Le vendredi, premier jour de Ramadhan, après une longue journée de jeûne durant laquelle les gens sont restés cloîtrés chez eux en raison d’une chaleur qui incitait à l’économie des mouvements, les villages, après le f’tour, reprirent vie, une animation particulière au Ramadhan. Balades, discussions autour d’un café ou une glace, profiter de la fraîcheur nocturne, sont des impératifs en cette période estivale. Seulement, au niveau du carrefour de la commune d’Ahnif, qui assure la jonction des deux routes nationales, la n°05 liant Alger à Annaba et la n°26 bifurquant vers Béjaïa, l’éclairage public n’était par au rendez-vous du mois sacré et de sa vie nocturne connue pour son mouvement. Avec seulement quelques lampes fonctionnelles, à l’éclairage clairsemé et blafard, les lieux sont livrés à la pénombre, pour cause de défectuosité des autres lampadaires placés tout le long de l’axe routier. Les lampadaires sont ainsi réduits à de simples poteaux alors qu’ils étaient destinés à émettre de la lumière. Une obscurité qui ne facilite d’ailleurs pas les mesures de protection et de sécurité publiques. Défaillance de la commune, puisque l’éclairage est à sa charge et étant donné que les installations sont déjà réalisées, il suffirait pourtant que leur entretien soit fait. L’investissement consenti par l’Etat à travers des aménagements, notamment l’immense rond-point avec espace de verdure, plantation d’arbres et réalisation d’un réseau d’éclairage public a certes métamorphosé les lieux, mais cela n’a duré malheureusement, que le temps d’une inauguration, pour laquelle on a même mobilisé un jardinier pour l’entretien du gazon et l’arrosage des plantes ornementales. Aujourd’hui, tout est tombé en décrépitude, des poteaux fantomatiques, des plantes desséchées, un gazon jauni. Ce qui fait ressurgir l’éternelle interrogation quant à l’utilité de réaliser des projets parfois surdimensionnés, sans pouvoir en assumer l’entretien à long terme et donc en tirer les bénéfices escomptés. Constituant pour la commune, voire pour toute la daïra, un point d’articulation entre la région de Béjaïa, de la Soummam, du Djurdjura, des hauts plateaux sétifiens, et de la capitale, ce lieu mériterait un meilleur sort. D’aucuns le verraient même en gare régionale, car disposant d’un réseau routier important enrichi par l’autoroute est-ouest et d’une gare ferroviaire qui a donné à l’agglomération le nom de Maillot Gare, débaptisé au nom de Ahnif depuis sa promotion au statut de commune en 1984.
Mohand Meghellet