On aurait pu comparer le FLN au phénix qui renaît de ses cendres si ce n’est que l’ex-parti unique n’a jamais vraiment rendu l’âme. C’est plutôt un rémanent sociopolitique de l’ère de l’unicité.Lors de la précédente édition des élections locales, il ravissait déjà cinq municipalités et inscrivait 12 élus à l’APW. Soit une superbe avancée par rapport à l’édition de 1997 où il avait seulement réussi à placer quatre élus APW et des élus APC isolés ici et là. Le FFS, dont c’était la première participation aux élections locales, avait à cette occasion fait un véritable raz-de-marée. En comparant avec les élections de juin 1990, il ressort que le parti d’Aït Ahmed constitue le seul obstacle de taille aux prétentions du FLN. Mis en face-à-face solitaire avec le RCD, le FLN avait alors réussi à ravir des communes très importantes comme Akbou et Béjaïa.L’ex-parti unique continue globalement de capter les voix des catégories sociales qui ont le plus bénéficié de l’“ancien régime” et se présente comme un état d’esprit chez les gens que le changement inquiète. Cette dernière donnée s’exprime d’autant que le champ politico-social connaît de graves désordres. Face aux incertitudes et à la montée des tendances maximaliste, le FLN, et sa politique émolliente, apparaît comme un juste milieu ou une valeur refuge. Son électorat a été le moins sensible aux graves soubresauts vécus par la région et pourrait d’autant s’exprimer dans une proportion productive que la participation sera faible. Le FLN était jusque-là aux commandes des APC de Draâ El Gaïd, Aït Smaïl, Kherrata, un triangle des confins est de la wilaya, lequel subit l’influence culturelle de la wilaya de Sétif. Tamokra, une commune du versant droit de la Soummam, connu pour son conservatisme et l’influence de sa zaouia, était aussi passée dans l’escarcelle de l’ex-parti unique.
M. B.