Triste décor que celui qu’offre, à présent, le village des Aftis, sis dans la commune de Boudjellil (87 km au sud du chef-lieu de Béjaïa), où des centaines d’hectares de terres agricoles, d’une excellente qualité sont laissés incultes ou en proie au béton, qui avance inéluctablement.
Ce village qui fut exclusivement à vocation agricole, a perdu cette caractéristique et se trouve relégué au rang d’un patelin sans aucune spécificité si ce n’est celle d’activités hétéroclites allant du commerce de l’alimentation générale, à la mécanique en passant par les plates-formes de fabrication des parpaings, qui ont « dévoré » des hectares et des hectares de terres arables et d’excellente qualité qui fournissaient jadis les différents marchés de la région, en fruits et légumes. La localité des Aftis était très connue pour ces orangeraies et ses grenadiers, en plus de son oléiculture. Aujourd’hui, il ne subsiste des orangeraies que des troncs secs, vestiges d’une époque florissante révolue. Le village a fait d’énormes bonds en arrière, en matière d’agriculture. Les terres agricoles de ce village, appartenaient à un colon juif du nom de Bouâziz, d’où le nom du village. Ce colon, après l’indépendance a dû vendre ces terres aux autochtones, qui continuèrent à les cultiver, jusque dans les années 1990, où la région a vu survenir le déclin de son activité agricole. La population a dû se résoudre à changer d’activité en « courant » derrière le gain facile, à travers le commerce, et surtout les plates-formes de parpaings, qui poussent à tout va, ce qui a malheureusement achevé l’agriculture.
La construction sur ces terres agricoles, d’une valeur inestimable, est venue se greffer au décor triste qu’offre actuellement ce village, qui ne mérite pas ce sort. Il n’y subsiste, actuellement, aucune activité agricole, si ce n’est une culture maraîchère, destinée à la consommation de certaines familles, pas plus!
S. Y.