Le bras de fer entre les gardes communaux et la tutelle se poursuit

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La décision du ministre de l’Intérieur de refuser le statut de police communale au corps des gardes communaux a suscité la colère de ces derniers. C’est ainsi qu’ils comptent réinvestir prochainement la rue. « On refuse la décision du ministre, car elle est injuste. On a protégé le pays pendant plusieurs années, alors, on a le droit à ce statut », a affirmé hier, Chaïb Hakim, le coordinateur national des agents de la garde communale, qui a dénoncé avec force les propos de Daho Ould Kablia, qui avait qualifié les protestataires d’« indisciplinés ». « Le ministre a tort, car les gardes communaux sont des gens très disciplinés. On a observé des actions pacifiques de protestation et dans le cadre de la loi », a précisé le même responsable qui a fait savoir qu’une rencontre est programmée, ce mercredi, entre le département de la tutelle et les représentants des gardes communaux afin de discuter des dossiers qui fâchent, notamment les heures supplémentaires et les œuvres sociales. « Si la tutelle maintient ses décisions, on va radicaliser le mouvement de protestation en observant un rassemblement national à Alger », a indiqué le coordinateur national. Celui-ci a tenu à évoquer également l’affaire des 47 gardes communaux qui ont été arrêtés par la police, lors de leur dernier rassemblement. « Si nos collègues sont poursuivis en justice, on va tenir un sit-in de soutien, le 24 octobre, devant la Cour de Bir Mourad Raïs », a noté M. Chaïb. Par ailleurs, il est à signaler que le ministre s’est déjà réuni avec les représentants des gardes communaux afin de discuter de leurs revendications. Suite à cette rencontre, le département de tutelle a mis en place une série de décisions complémentaires en faveur des protestataires, à savoir « le relèvement de l’indemnité de risques et d’astreinte, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, et de l’application de la règle du cumul de la pension de retraite, avec toutes les rémunérations liées à une reprise d’activité salariale ». Le ministre de l’Intérieur a rassuré les protestataires que son département maintient le niveau du salaire des agents de la garde communale, comme droit acquis, pour les redéployer au niveau des entreprises économiques et des administrations publiques. Le ministre a indiqué que « l’augmentation du régime indemnitaire aura un effet sur l’augmentation de la pension de retraite, y compris celles déjà liquidées au titre du régime exceptionnel ». Ces décisions n’ont pas absorbé la colère des protestataires, car beaucoup de points n’ont pas été traités convenablement par la tutelle, notamment les primes des heures supplémentaires. Actuellement, les gardes communaux perçoivent une prime de 3 000 DA par mois, en guise de compensation des heures supplémentaires exercées. Mais ils jugent cette prime insuffisante « compte tenu du volume horaire supplémentaire travaillé par mois ». Ils veulent ainsi « une prime plus conséquente ou la rétribution des ces heures comme cela se fait ailleurs.

Samira Saïdj

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