Par Chérif Amayas
L’agression israélienne sur Ghaza risque, une fois de plus, d’avoir des conséquences directes sur l’ensemble de la région et les pays maghrébins. Les islamistes, à l’affût, tentent déjà de surfer sur le torrent de sang palestinien, et redorer leur blason par le truchement d’un soutien, même inefficace, mais annoncé et déclaré. Si la condamnation des bombardements aveugles et barbare de l’Etat d’Israël doit être ferme et sans ambages, les populations de la région du moyen et du proche orient, ainsi que celles du Maghreb, doivent demeurer vigilantes. Si « le printemps arabe » a soufflé sur beaucoup de pays, l’Algérie en a été épargnée jusque-là et mesure à quel point cette contamination est néfaste. En effet, que ce soit la Tunisie, l’Egypte ou encore la Lybie, le « printemps » a tout emporté sur son passage et, au lieu que des roses arrivent au pouvoir, ces pays ont vu arriver les islamistes les plus durs, et ont vu, ainsi, leur espoir démocratique s’éloigner peu à peu. L’occident qui a encouragé ce « printemps » en parle moins, aujourd’hui que ceux qu’il a aidé à arriver au pouvoir sont aux antipodes des aspirations et des fondamentaux de leur opinion publique. En Tunisie, la France s’extasiait devant la « révolution du jasmin ». Aujourd’hui que En-Nahda a pris le pouvoir, avec comme surveillant les salafistes, les médias français donnent le dos à Tunis. Plus révélateur encore est le cas de la Lybie. Après avoir chassé du pouvoir et éliminé physiquement Kadhafi, à coup de bombes, les membres de l’OTAN jouent, aujourd’hui, à l’autruche face à la montée du tribalisme et des courants scissionnistes en Lybie. Les occidentaux avaient toute la latitude d’aider les courants démocratiques qui ont été les précurseurs des révoltes dans ces pays. Ils ne l’ont pas fait.
Ch. A.
