La Kabylie se ressource de Mohia

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Toutes les voix étaient unanimes et réjouies, hier, à Ath Erbah dans la commune d’Iboudrarène : «Cette fois, nous n’avons pas honte de nous (comprendre par là nous les kabyles), nous sommes même fiers, ça fait plaisir de voir autant de monde, et quel monde !». 

Ce sentiment de réconfort était perceptible chez tous les présents, venus, cette fois, en nombre pour se recueillir sur la tombe de l’immense Mohia, disparu un certain 7 décembre 2004 à Paris. Devant le cimetière du village, la fresque portant l’effigie de l’artiste est intacte. Juste à côté le comité d’organisation avait aménagé un petit espace pour poser une sono qui diffusait les « délits » du défunt. La masse des pèlerins, au milieu du décor, n’avait pas du tout l’air impatient. Beaucoup de figures connues, de divers horizons, se distinguent dans la foule. Des politiques, des élus, des responsables de l’administration régionale et locale, des artistes, des sportifs de renom… Parmi eux on citera l’ancien premier secrétaire du FFS, Bouhadef, le directeur de la culture M. Ould Ali, le maire de la localité le chef de daïra, les anciens joueurs Hakim Médane et Hamid Sadmi, les chanteurs Zedek Mouloud et Lounis Aït Menguellet, ainsi que Hocine Haroun… Vers onze heures, la procession s’ébranla vers l’intérieur du cimetière, en direction de la tombe du défunt. Cette dernière n’a absolument rien de spécial, et rien ne la distingue des autres tombes en dehors de cette plaque qui indique son nom. « De toutes façon, il n’aurait jamais été contrarié d’avoir une tombe modeste puisqu’il l’a toujours été lui même. Il n’aurait jamais survécu dans un autre monde où la modestie aurait fait défaut. Il était comme ça et il le fut jusqu’à sa mort », ce sont là les propos d’un homme d’un certain âge présent sur place. Au bout d’une bonne minute de silence, c’est Lounis Aït Menguellet, en compagnie du frère du défunt, Mouloud, qui avancera pour déposer la première gerbe de fleurs. Oui la première car, après, plusieurs suivront… La direction de la culture en avait prévu une, mais aussi tous les artistes, ainsi que le mouvement associative et des anonymes…  

Après quoi, des présents, notamment les proches de l’artiste, ont été invités à dire un petit mot devant l’assistance. C’est ainsi que se sont succédé devant le micro les Aït Menguelet, Zedek, Ould Ali, et d’autres pour ne citer que ceux-là. Tous les intervenants ont été unanimes à souligner l’apport qu’aura apporté le défunt à l’édifice culturel kabyle. « Mohia est une école qui reste encore à explorer. Il en ressortira toujours grandi. Il le fut de son vivant et il le demeurera maintenant qu’il n’est plus parmi nous », résumait Aït Menguellet. La halte commémorative sera clôturée par une sympathique collation, préparée en l’honneur des pèlerins.

                     

Radhia B.    

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