La visite du Président Français, françois Hollande, en Algérie, les 19 et 20 décembre prochains s’annonce particulière et attendue.
Il faut dire que toutes les visites des présidents Français en Algérie, et vice versa d’ailleurs, ont de tous temps suscité un intérêt particulier, pour les considérations historiques notamment, qui lient les deux pays. L’Algérie, comme la France, attend beaucoup de la visite de Hollande qui intervient dans des circonstances toute aussi particulières. Le président Français, qui jouit d’une grande estime de la part des Algériens, aura pour mission de relancer les relations Algéro-Françaises, lesquelles ont connu un coup de froid sous le règne de Sarkosy. Coïncidant avec la célébration de cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, la virée de Hollande, qui intervient quelques jours après le fameux bras d’honneur proféré par un responsable français, l’ex-ministre Gérard Longuet, pour ne pas le nommer, en réponse à la demande de repentance du ministre Algérien des Moudjahiddines, tentera, au moins de calmer le jeu, à défaut de céder aux exigences des Algériens dans ce domaine, lui qui a qualifié les événements du 17 octobre de “répression policière française, à la suite d’une manifestation d’Algériens à Paris”. Une qualification assimilée à une reconnaissance, laquelle est vue par les algériens comme un signal fort de Hollande. L’autre signe tout aussi fort de « l’estime » de ce dernier pour l’Algérie, est le fait que celui-ci, et contrairement à ses prédécesseurs parmi les présidents Français, effectue sa première visite dans le Maghreb en Algérie. Ce qui n’a pas été d’ailleurs du goût du Maroc, qui craint fort pour ses intérêts au Sahara occidental. Par ailleurs, Hollande viendra en Algérie avec plusieurs dossiers dans ses bagages. En tous cas, le président Français aura un programme chargé lors de sa visite. Attendu donc le 19 décembre prochain, Hollande s’entretiendra d’abord, à 14h, avec le Président Algérien, Bouteflika. À partir de 18h05, selon le programme communiqué hier par l’ambassade de France en Algérie, Hollande prononcera un discours devant la communauté Française. À 19h30, Hollande procèdera à la signature d’accords, lors d’une cérémonie prévue au Palais de la Culture. Le président français sera, ensuite, à l’honneur au cours d’un dîner officiel au Palais du Peuple à Alger. Le lendemain, il prononcera une allocution devant les deux chambres réunies du Parlement algérien, avant d’intervenir, à 10h15, lors des rencontres économique Algéro-Françaises. Le Président se déplacera, ensuite, à Tlemcen, où il prononcera une allocution à l’université Aboubakr Belkaïd. Dans cette ville, Hollande ne va certainement pas se contenter d’une virée dans cette université. Tenant compte de la visite que l’ambassadeur de France en Algérie, André Parant, a effectué il y a quelques jours dans la ville des Zianides, où il a effectué une tournée à travers de nombreux sites, François Hollande va s’offrir une visite touristique qui l’amènera à Sidi Boumediene, au Palais d’El Michouar, au Minaret de Mansourah et au plateau de Lalla Setti. Ce sont là en tous cas, les sites visités par l’ambassadeur dont la tournée préparait en fait la visite de François Hollande. Des préparatifs qui ont été caractérisés, également, par le déplacement de plusieurs ministres français en Algérie. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en juillet dernier, suivi de Nicole Bricq (ministre du Commerce extérieur), d’Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif), Yamina Benguigui (ministre déléguée chargée de la Francophonie) et Manuel Valls (ministre de l’Intérieur), ont effectué des visites en Algérie. Des visites qui n’ont d’ailleurs pas été vaines, puisque le président Français signera des accords à l’occasion de sa venue. Il y a eu, donc, tout un travail qui a été fait entre les deux parties dans différents domaines, économique surtout. En plus de la relation bilatérale, il sera certainement question, lors de cette visite, de la crise malienne, de la situation au Sahel et d’autres sujets brûlants de la situation internationale. Les deux pays tenteront, en somme, d’amorcer une nouvelle étape pour une relation apaisée et économiquement solide, basée sur un partenariat gagnant gagnant, pour reprendre l’expression utilisée par Jean-Pierre Raffarin, lors de sa dernière visite. En tous cas, les deux pays ont des intérêts communs et chacun a besoin de l’autre. La France se trouve, en effet, en difficulté économique, à l’instar de la zone Euro, d’une manière générale. Alger est également intéressée par ce partenariat afin de diversifier son économie.
M.O.B