Dans une déclaration conjointe, rendue publique hier, Mustapha Bouhadef et Djamel Zenati, anciens dirigeants du FFS, ont lancé un appel aux cadres et militants du parti pour une rencontre nationale le 5 janvier prochain à Tizi-Ouzou.
Une rencontre qui s’inscrit, selon les signataires, dans le cadre de « la dynamique de rassemblement initiée au lendemain du faux scrutin du 10 mai 2012 ». « Plus que jamais, la mobilisation devra s’intensifier et s’élargir pour la préservation du FFS en tant que force incontournable et motrice de l’alternative démocratique », lit-on encore dans la déclaration. Pour Bouhadef et Zenati, qui ont déjà pris part à un meeting contre la direction actuelle du FFS, le 12 juillet dernier à Tizi-Ouzou en compagnie d’autres ex cadres et dirigeants du FFS, à l’image de Samir Bouakouir et Djoudi Mammeri, le rassemblement du 5 janvier prochain qui sera ouvert « à tous les cadres et militants, anciens ou nouveaux, qui sont fidèles aux idéaux et aux valeurs du FFS, est une exigence morale et une nécessité politique stratégique ». Pour les signataires de l’appel, seuls les militants ont le droit de décider du sort du FFS, suite à la décision prise par le président du parti, Hocine Aït Ahmed, de ne pas briguer un autre mandat à la tête du FFS. « Après la décision de Aït Ahmed de ne se représenter lors du prochain Congrès au poste de président du FFS, c’est aux militantes et aux militants de décider, démocratiquement et dans la collégialité de l’avenir de leur instrument historique de lutte démocratique », lancent, en effet, Djamel Zenati et Mustapha Bouhadef, décidés semble-t-il, suite au retrait de Hocine Ait Ahmed, à réinvestir les rangs du FFS, après une rupture de bail de plusieurs années. Les deux hommes, qui n’ont jamais osé critiquer le chef charismatique du FFS dans leurs différentes sorties, tout en chargeant à chaque fois la direction incarnée par l’actuel premier secrétaire Ali Laskri, veulent désormais se positionner en force, en prévision du prochain Congrès où il sera question de la succession à Hocine Ait Ahmed. C’est dire que la guerre de succession est désormais ouverte au sein du FFS et les ex cadres et militants du parti, qui avaient décidé de prendre leur distance avec les organes du parti ces dernières années, sont plus que jamais décidés à ne pas laisser le champ libre aux dirigeants actuels pour prendre le relai de Hocine Ait Ahmed. « Nous nous opposerons résolument et fermement à toutes les tentatives de normalisation du FFS, qu’elles émanent de l’intérieur ou de l’extérieur de l’appareil », lancent, en effet, Zenati et Bouhadef, à l’adresse de la direction d’Ali Laskri. Une direction soupçonnée par les anciens dirigeants du parti de préparer le terrain à un changement en douceur à la tête du parti, lors du prochain Congrès prévu durant le deuxième semestre de l’année 2013, avec l’intronisation d’une personnalité proche de l’actuelle direction. Certaines sources évoquent déjà le nom Mohand Amokrane Chérifi, ex ministre et actuel conseiller de Hocine Ait Ahmed, pour prendre le relai à la tête du FFS. C’est dire que d’ici le prochain Congrès, beaucoup d’eau va encore couler sous les ponts du plus vieux parti d’opposition.
A. C.