Après son premier ouvrage en Tamazight, paru en 2010 et coécrit avec Arezki Ameziane, Mohand- Ameziane Kaci vient de publier aux Editions Aframed « Les Vestiges d’une illusion », où se côtoient pêle-mêle, rimes et proses. Du petit quatrain au conte philosophique, les textes présentés poursuivent un seul fil conducteur, apprivoiser les maux. Mots contre maux et projet ambitieux en soi. Mais, l’auteur, stimulé par ses infortunes d’adolescent, s’est y adonné à cœur joie. Prêchant l’oubli, confectionnant les pleurs, allumant la douleur et s’abreuvant les délices supplices, l’auteur parvient avec ses mots (maux ?) à faire d’un mirage, un miracle. Qui l’aurait cru? Lui qui s’est promis au silence à convertir des illusions en vestiges et les vestiges en trésors. En feuilletant l’ouvrage, on se rendra aisément compte qu’il n’est pas question uniquement de ruine et de désolation, des parfums et des lueurs qui se dégagent, ici et là il vous délivre, également, du sentiment de spleen qui vous tient à la lecture dès les premières pages. Car, Les Vestiges donnent, parfois, des vertiges. Mais, à ceux qui veulent se barboter dans la détresse de l’auteur, à ceux qui veulent se promener dans les décombres de ses pensées, à ceux qui veulent savoir comment enflamme-il les mots, procurez-vous rapidement l’ouvrage, disponible dans plusieurs librairies.
Boualem Bouahmed