Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Mohamed Tahmi, était, avant-hier, en visite de travail dans la wilaya de Bouira, où il a inspecté plusieurs projets relevant de son secteur.
Ainsi, c’est en compagnie du wali et d’autres membres de l’exécutif de la wilaya, que le ministre s’est rendu dans plusieurs communes de la wilaya. La première halte du cortège ministériel a eu lieu dans la commune de Kadiria, à une trentaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya. Lors de cette visite, les projets de la piscine semi-olympique et de la salle OMS ont été inspectés. Le projet de la piscine qui, pour rappel a été lancé en 2011 pour un coup global avoisinant les 220 millions de dinars et un délai de réalisation de 18mois, a connu un retard considérable. D’ailleurs, le wali de Bouira n’a pas hésité à le faire savoir au chef du projet. “ Vous vous moquez de qui? On vous donne un projet et vous mettez une éternité pour le réaliser!», a-t-il lancé à la face de l’entrepreneur. Le ministre, quant à lui, a emboîté le pas du premier responsable de la wilaya, en disant : “ Ces retards sont inadmissibles !”. Pour le salle OMS, dédiée en grande partie aux sports de combat, le wali a tancé le chef du projet en tonnant :” Vous m’avez déçu! Si vous n’êtes pas capable d’assurer les travaux, retirez-vous en!”. Le ministre s’est dit, quant à lui “ mécontent” de l’avancée des travaux. “ On ne peut plus accepter ce genre de retards. L’Etat a tout mis en œuvre afin de doter les villes d’infrastructures dignes de ce nom et je m’aperçois que sur le terrain, les choses piétinent encore”. Dans la foulée, et sous une pluie battante, le cortège s’est dirigé vers la commune voisine d’Aomar pour examiner le projet du Centre sportif de proximité (CSP). Ce centre, dont les travaux ont été lancés au mois d’octobre dernier et qui accusent déjà plus de deux mois de retard, devrait coûter plus de 53 millions de dinars, pour une durée de réalisation de douze mois. Lors de cette halte, le MJS a insisté sur le rôle des collectivités locales dans la promotion du sport au niveau des localités, mais aussi sur la nécessité de préserver les structures et autres installations sportives et ne pas les détourner de leur mission initiale. “ Je ne veux pas entendre que ce CSP, après son achèvement, soit transformé en salle des fêtes ou autres. Il doit garder sa vocation première, à savoir permettre à notre jeunesse de s’adonner à ses activités préférées», a-t-il prévenu. Par la suite, la délégation officielle a mis les voiles, sous des bourrasques de vent et des trempes d’eau, vers la commune d’Ain Bessam, afin d’examiner l’état d’avancement d’une autre piscine semi- olympique. Cette dernière, qui en est à sa deuxième année de retard, a littéralement fait sortir le ministre de ses gonds. “ Encore et toujours des retards! Selon votre fiche technique, l’inscription de cette piscine date déjà de quatre ans, qu’est-ce que vous avez fait pendant tout ce temps?», s’est-il interrogé. Devant le coup de colère du ministre, le chef de projet tentera de s’expliquer, mais sans grand résultat. De plus, le wali qui faisait une mine des mauvais jours, a enfoncé le chargé de projet en lui assénant un cinglant :” Je veux cette piscine pour ce mois de juillet, pas dans une année!”. À titre indicatif, cette piscine semi-olympique coûtera près 120 millions de dinars. Toujours à Ain Bessam, le MJS a inspecté les travaux de la salle de sport. Le montant de ce projet devra, à terme, avoisiner les 260 millions de dinars, pour une durée de réalisation estimée initialement à 18 mois. Là M. Tahmi s’est montré “ conciliant», en se contentant de donner des instructions aux élus locaux, afin de suivre les travaux et veiller qu’ils n’enregistrent pas, à leur tour, des retards.
“ Vous êtes des incapables!”
Ensuite, direction le chef-lieu de la wilaya, où le ministre, accompagné des différents responsables de la wilaya a passé au peigne fin bon nombre de projets. Le premier point visité était celui du siège de l’Office des établissements de jeunes (ODEJ) de Bouira, après sa réhabilitation. C’est M. Kaci Mustapha, le DJS par intérim, qui a présenté le projet au ministre. Ce dernier s’est dit satisfait de cette infrastructure et a exhorté par la même occasion, le directeur à “ axer ces établissements vers une vocation beaucoup plus pédagogique”. Dans le même sillage, le MJS s’est penché sur le cas de l’OPOW Rabah Bitat. Ce stade, d’une capacité de dix mille places, subit depuis près de quatre ans, des travaux au niveau d’une tribune. Pour rappel, les travaux de réaménagement de ladite tribune connaissent des retards considérables, notamment pour un problème de… Boulons! Le ministre, à l’écoute des explications du chef de projet, s’est dit “étonné” par ces retards. “ Tout cela pour un stade? Autant que je sache, on n’est pas les seuls à construire des stades!», s’est-il exclamé avant de tonner :” Tout ceci est le fruit de votre incompétence! Vous n’êtes même pas capable d’aménager une tribune. Mais qu’est-ce que vous faites dans le domaine? Allez déposer le bilan, car il est évident que vous êtes des incapables!”. Le chef de projet n’a même pas eu le temps de reprendre ses esprits que le wali lui est tombé dessus en assénant :” Vous n’avez qu’à assumer votre défaillance. Pourtant, je vous avais averti à maintes reprises”. Après ce point “ houleux», le premier responsable du secteur de la jeunesse et des sports a passé en revu les projets de revêtement en gazon synthétique et celui de la maison de jeune au niveau de la commune de Haïzer. M. Tahmi s’est dit “ ravi” de l’état d’avancement des travaux pour ces deux projets. Interpellé par le P/APC de cette commune à propos d’éventuelles aides, afin de refaire les tribunes du stade, le ministre lui a opposé un non catégorique :” Oubliez cela, concentrez-vous sur l’édification d’une équipe compétitive. Par la suite, les aides viendront d’elles-mêmes. Ce qui compte, ce n’est pas les ressources financières, mais humaines“. Enfin, le MJS s’est rendu au CNLST de Tikjda, relevant de la commune d’El Esnam, à près de 1500 mètres d’altitude, où une tempête de neige s’abattait sur le mont Djurdjura. Ainsi, c’est au niveau du complexe touristique de Tikjda, complètement recouvert d’un épais manteau blanc, que le ministre de la Jeunesse et des Sports contrôlera quatre projets, qualifiés de majeurs. Ainsi, M. Tahmi a, en premier lieu, inspecté le chalet du Kaf après sa réhabilitation. Ce chalet est doté de toutes les commodités nécessaires, à l’exemple d’un restaurant, d’une salle de gymnastique, d’un Spa… etc. Par la suite, M. Tahmi examinera l’hôtel de Tikjda, qui devrait rouvrir ses portes prochainement, selon le ministre. Les autres points de cette visite ont été pour ainsi dire, faites à la va-vite, du fait du blizzard qui s’abattait sur la région. D’ailleurs, et afin d’inspecter les installations sportifs du complexe de Tikjda, les membres de la délégation officielle ont abandonné leurs mocassins pour mettre des bottes. Dans l’ensemble, cette escapade à Tikjda a été jugée satisfaisante par M. Tahmi, qui n’a pas manqué de féliciter les responsables du CNLT.
Ramdane B