La briqueterie de Fréha à l’arrêt

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Les travailleurs de briqueterie de Fréha, sise à l’Est du chef lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, montent au créneau. 

Les ouvriers ont, en effet, enclenché avant-hier un mouvement de grève illimitée, suite à la radiation de sept de leurs collègues et pour dénoncer « les lamentables conditions » dans lesquels ils travaillent, tout en réclamant le départ du PDG ainsi que de la directrice de l’unité a-t-on appris auprès des syndicalistes.  Un préavis de grève avait été déposé jeudi dernier, dans lequel les syndicalistes précisaient que le recours à la grève a été décidé par le collectif des travailleurs de l’unité de production, lors d’une assemblée générale qui s’était tenue en présence de l’union locale, le 15 janvier dernier. « Compte-tenu des conditions de travail insupportables, notamment d’hygiène et de sécurité et des intimidations, des sanctions infligées aux travailleurs sans motif valable, ainsi que des mutations de travailleurs d’un poste à un autre, sans leur aval et en violation de l’article 89 de la convention collective, le collectif des travailleurs réclame le départ du Président Directeur Général ainsi que de la directrice de la manufacture », lit-on dans ledit document. Ces travailleurs dénoncent également « la mauvaise gestion qui laisse croire à l’existence de malversations, ainsi que l’injustice, la Hogra, le mépris et le manque de considération, devenus le lot quotidien des travailleurs de BT Fréha ». Un syndicaliste précisera que « le PDG, qui est en place depuis huit ans, refuse de nous recevoir, et dés que l’un de nous réclame ses droits, il est vite pointé du doigt ». Il ajoutera que l’inspection du travail de Tizi-Ouzou a saisi le procureur de la République par une plainte inhérente aux conditions d’hygiène et de sécurité. Le président du comité de participation, Madjid Cherifi, dira que « les travailleurs sont en grève afin qu’il soit mis fin à leur calvaire. Cela fait 8 ans, depuis que le PDG et la directrice sont là et tout ce qu’ils ont fait, c’est de créer et nourrir un climat de terreur, en sanctionnant sans raisons les employés ». Il ajoutera qu’« une nouvelle section syndicale a été installée ». Les nouveaux syndicalistes ont, par ailleurs, décrit dans un rapport la situation catastrophique de la briqueterie. Selon eux, « la direction évoque l’aspect déficitaire de l’entreprise pour ne point apporter d’amélioration, que ce soit sur le plan des conditions de travail ou sur le plan de la sécurité des travailleurs». Nacer Aliane, secrétaire général de la section syndicale UGTA de l’entreprise, dira que « jeudi dernier, nous avons déposé un préavis de grève de 10 jours qui devait débuter dimanche prochain.  Mais il y eut ces sanctions émises à l’encontre de sept travailleurs, deux radiations et cinq suspensions jusqu’à nouvel ordre, dont la mienne. C’était la goute qui a fait déborder le vase, et les travailleurs ont décidé d’un débrayage à partir d’aujourd’hui, et ce, jusqu’à satisfaction de nos revendications ». Notre interlocuteur poursuivra en expliquant que « le PDG et la directrice sont absents depuis que nous avons déposé le préavis de grève.  Après avoir ignoré toutes nos revendications, le PDG nous a accordé une augmentation de 25% pour nous calmer, mais ça reste toujours insuffisant.  Nous travaillons dans des conditions lamentables », a-t-il regretté avant de conclure en affirmant que « le directeur n’a voulu dialoguer avec la nouvelle section syndicale qu’après en avoir été instruit par l’inspection de travail ».

   Samira Bouabdellah

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