Les habitants des hauteurs de Frikat se sont réveillés, hier matin, sous un épais manteau blanc. L’épaisseur de la poudreuse n’a sans doute pas atteint celle de l’an dernier, mais elle est tout de même importante, à telle enseigne que la route qui mène vers les villages d’Ath Ali et d’Ath Boumaâza, qui font face au Djurdjura, était difficile à la circulation. Nombreux sont les automobilistes qui n’ont même pas tenté de mettre leurs moteurs en marche. Même les élèves scolarisés à Frikat-centre et à Draâ El-Mizan n’ont pas pu rejoindre leurs établissements. Ces montagnards commencent déjà à craindre le calvaire de l’an dernier. Ils ont, certes, profité des belles journées de décembre pour s’approvisionner en gaz butane, mais pour combien de temps? D’autres comptent recourir au bois pour se chauffer, d’autant plus que ces villages sont limitrophes de grands massifs forestiers. « Nous avons souvent soulevé la nécessité du raccordement de nos villages au réseau de gaz naturel, qui ne passe pas loin d’ici, mais la réponse des autorités reste toujours la même. Elles disent que des fiches techniques ont été faites et qu’il faut attendre l’inscription du projet », nous a répondu un citoyen d’Ath Boumaâza. Il faut dire à ce sujet que le taux de pénétration du gaz dans cette région est encore en deçà des espérances de la population de cette commune. Tout comme ceux de Frikat, les villages de Bounouh ont, eux aussi, été revêtus un manteau blanc, notamment Ath Talha, à la frontière avec la wilaya de Bouira. À Draâ El-Mizan, une couche de quelques centimètres recouvre déjà Tazrout et le col de Tizi Larbaâ, dont l’altitude dépasse les 800 mètres. On a, par ailleurs, appris que du côté des communes de ce versant sud de la wilaya, tous les engins pouvant servir au déneigement ont été réquisitionnés. « Nous ferons appel même aux entreprises privées pour nous venir en aide si la situation l’exige « , nous a confié un élu d’Aïn Zaouïa. Avec les fortes pluies et la neige annoncées par les services de la météo, l’inquiétude gagne de plus en plus la population, qui n’a pas oublié ce qu’elle a enduré l’an dernier avec les coupures d’électricité et les pénuries de bonbonnes de gaz butane.
Amar Ouramdane