La Dépêche de Kabylie : Comment la crise de l’Eniem est-elle perçue par l’union locale de l’UGTA ?
Bachir Ramdani : Nous, en tant que représentants syndicalistes des travailleurs, ne pouvons qu’être du côté des travailleurs et soutenir leur mouvement. Et depuis le début du mouvement, nous avons affirmé notre total soutien aux revendications brandies par le collectif des travailleurs de l’Eniem. Nous le fîmes à travers une déclaration que l’union de wilaya a rendu publique. Les grévistes réclament l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles à savoir la revalorisation des salaires, l’intégration des contractuels, et autres revendications qui n’ont pour objectif que le bien-être des salariés et la sécurisation du niveau de vie de leurs foyers. Et comme je l’ai dit, nous voulons l’intérêt des travailleurs.
La venue d’une délégation de la SGP, n’a-t-elle pas permis de régler certains problèmes posés ?
Si en effet. Et nous tenons à saluer les efforts consentis de part et d’autres. D’un autre côté nous nous réjouissons du fait que les revendications des travailleurs aient été prises en compte par la direction. Le mouvement de grève et la détermination des ouvriers ont payé.
Malgré cela, la grève est maintenue et les travailleurs de l’entreprise conditionnent la reprise du travail par la dissolution de la section syndicale.
Quelle est votre position par rapport à cela ?
En premier lieu, il faut savoir qu’à aucun moment les travailleurs ne nous ont fait part de cette revendication, et nous n’avons reçu aucun écrit de la part du collectif des travailleurs. Et à présent que cette revendication a été affichée, elle ne peut qu’être satisfaite. L’UGTA ne peut être un handicap dans ce genre de situation. Nous ne pouvons accepter que le fonctionnement de cette entreprise, et quelle entreprise! L’une des plus importantes de la région, soit paralysée à cause de nous. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous nous sommes décidés à répondre favorablement à cette revendication en mettant tout en œuvre afin que l’Eniem recouvre sa sérénité. Tout en espérant que les mesures prises aident réellement à l’arrêt du mouvement de grève et à la reprise du travail. Le conseil syndical extraordinaire de l’union locale au sein de la zone industrielle Aïssat Idir s’est tenu ce matin (hier matin Ndr) sous l’égide de l’union locale de l’UGTA. La décision d’écourter le mandat de la section syndicale CAM a été prise. Même si le mandat des membres de la section, dont la durée est de trois ans, n’arrive à terme qu’au mois de juillet prochain. Et un renouvellement anticipé du conseil syndical se fera incessamment. Et à partir d’aujourd’hui d’ailleurs, l’activité syndicale au sein du complexe est gelée. Et ce jusqu’à la tenue de l’assemblée générale. La date de celle-ci n’est pas encore fixée, mais elle aura lieu dans les plus brefs délais pour l’installation de la commission électorale.
Propos recueillis par T. Ch.