Receuillement à Tizi Hibel

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Comme chaque 15 mars, date de son assassinat en 1962 à Alger par un commando de l’OAS, à quatre jours seulement du cessez-le-feu, les membres de la fondation qui porte son nom, les autorités locales 

et les responsables de la direction de la culture de Tizi-Ouzou se sont recueillis sur la tombe de Mouloud Feraoun dans son village natal, Tizi Hibel, dans la région N’Ath Douala sis, sur les hauteurs de Kabylie. Hier donc, dans la matinée, une foule immense, constituée de personnes de tous âges, lui a rendu un vibrant hommage, dans le cadre de la commémoration de l’année du centenaire de la naissance de l’auteur du ‘’Fils du pauvre’’. Après la Fatiha et la minute de silence, observée à sa mémoire et à celle de tous les martyrs de l’Algérie, des prises de paroles se sont succédé en présence des membres de sa famille. Tous les intervenants ont dit leur admiration pour le parcours de cet homme de la culture universelle. « L’Algérie a perdu en Mouloud Feraoun un grand monument du savoir, et un témoin de la lutte du peuple contre le joug du colon  », a déclaré un des intervenants. Ensuite, les invites ont convergé vers l’école primaire Chakroun Omar de Tizi Hibel, où une riche exposition de ses œuvres, articles de presses, ainsi que des photo témoins de son riche parcours étaient proposés aux visiteurs. Pour l’occasion, trois enfants ont été primés, par la fondation, pour le travail de recherche qu’ils ont fait durant plusieurs mois. Dans l’après-midi, la fondation Mouloud Feraoun pour la culture et l’éducation et l’association Mouloud Feraoun de Tizi Hibel ont prévu la projection d’un film retraçant son parcours. A Tizi-Ouzou, une exposition permanente qui durera jusqu’au 18 mars a été mise en place par les organisateurs. La journée de ce samedi sera consacrée à l’étude de l’engagement de Mouloud Feraoun dans la révolution, sous le thème : « La terre et le sang, un roman révolutionnaire ».  Le petit théâtre abritera à 10 h, une conférence-débat  sur l’œuvre de Mouloud Feraoun « La terre et le sang », animée par Mme Djohar Amhis. Dans l’après-midi, une projection d’un film intitulé « Mouloud Feraoun », réalisé par Ali Mouzaoui sera proposée au public, à la salle de spectacle. Une pièce théâtrale intitulé « La terre et le sang » sera également jouée à 15 h au théâtre Kateb Yacine. Quant à demain, dimanche 17 mars, une conférence-débat, toujours sur l’œuvre de « Mouloud Feraoun », sera animée par Mr Sam (Ecrivain et inspecteur en retraite), elle est prévue à 10h, au petit théâtre. A 14h, c’est la projection d’un film documentaire réalisé par la télévision Algérienne qui sera au menu. Quant au dernier jour de la semaine culturelle du centenaire de la naissance Mouloud Feraoun, les organisateurs ont prévu la présentation des contes pour enfants de Mouloud Feraoun. Dans l’après-midi de lundi donc, projection CD et témoignages, élaborés et produits par le CEIL de Tizi-Ouzou. Mouloud Feraoun, écrivain algérien d’expression française, est né le 8 Mars 1913 à Tizi Hibel, dans la commune d’Aït Mahmoud (Béni Douala). Il fut instituteur en 1935 à Taourirt Aden, puis directeur d’école dans d’autres villages de sa commune. De 1952 à 1957, il fut directeur du cours complémentaire de Fort-National. De 1957 à 1959 : Directeur d’Ecole à la Cité Nador, El Madania (ex-clos Salembier). Inspecteur de l’enseignement agricole en 1959 ; Inspecteur aux centres Sociaux Educatifs (CSE). Il fut assassiné le 15 Mars 1962, avec 5 autres collègues des CSE, par une organisation criminelle coloniale (OAS). Parallèlement à sa carrière pédagogique, au cours de laquelle il s’implique dans des œuvres socio-pédagogiques (Equipe de foot, Foyer Rural, cinéma éducatif bibliobus etc.…), il commence une carrière littéraire en 1939 par l’écriture du Fils du Pauvre. Ses livres obtiennent des prix (Prix littéraire de la Ville d’Alger, Prix du roman Populiste à Paris, prix du meilleur  livre pour la jeunesse  en Allemagne, Prix Jeune Garde à Moscou…) Il tient un Journal de la Guerre d’Algérie à partir de 1955, qui sera publié en 1962. Dès le début de la Révolution, il collabore avec le Colonel Si Nasser, Chef de la Wilaya III, puis il devint membre du GPRA, avec lequel il resta en contact durant toute la guerre. Il est membre de l’ALN.                                  

A. G.

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