Kamel Hamadi
«C’est une grande perte»
«C’était un ami et un frère. Je lui ai écrit presque 90% de son répertoire. Je l’ai connu quand il était jeune. Il y a seulement quelques jours, je l’ai eu au téléphone et nous avons longuement discuté. C’était un grand homme et un excellent ami. Je garde de bons souvenirs de lui. Il aimait l’art et il a consacré sa vie à la musique. Je lui ai écrit près de 40 chansons. A chaque fois que j’avais du nouveau, que ce soit dans l’opérette ou la variété c’était lui que j’appelais en premier. Mouloud était quelqu’un que j’estimais et que je respectais. Il avait toutes les qualités d’un vrai artiste. Sa disparition est une très grande perte pour la musique. Tout le monde l’aimait et continuera à l’aimer car il a toujours fait un travail propre tout en demeurant humble et modeste. Son œuvre et son nom sont éternels ».
Farid Ferragui
«Je suis sous le choc car je ne m’y attendais pas»
«On ne s’attendait vraiment pas ! C’est une terrible nouvelle qui vient de secouer la scène artistique. Je l’ai invité récemment, à mon gala, je lui ai demandé de chanter mais il n’a pas pu car il était très fatigué. Je l’ai revu dernièrement chez lui et nous avons un peu discuté. C’était mon ami, mon frère… Franchement je suis sous le choc. C’est une très grande perte pour la musique algérienne et kabyle. Je connais bien sa famille. Je lui rendais visite de temps à autre chez lui et je suis de tout cœur avec elle. Je partage sa douleur et je tiens à lui présenter mes sincères condoléances. Je suis très triste car nous avons perdu un grand maître mais je le suis davantage car je ne pourrai même pas assister à son enterrement car je dois prendre un avion demain (aujourd’hui Ndlr…) pour aller à Montréal animer un gala ».
Ould Ali El-Hadi, directeur de la culture de Tizi-Ouzou
«Son œuvre et son travail demeureront»
«C’est avec une énorme tristesse que nous avons appris la mort de Mouloud Habib qui est l’un des grands artistes de chanson kabyle. Il y a un an, nous lui avons rendu un grand hommage à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, en présence de sa famille et de ses amis afin de le remercier et de l’honorer pour son long parcours artistique. Il laisse derrière lui un grand vide mais son œuvre entretiendra sa mémoire car un artiste ne meurt jamais. Après Cherif Kheddam et Bouguermouh c’est une autre étoile qui vient de s’éteindre et c’est une très grande perte pour le monde musical. Nous devons rappeler que Mouloud Habib a commencé sa carrière artistique très jeune. Il a sacrifié sa vie pour élever au plus haut la chanson kabyle. Il a aidé beaucoup de jeunes chanteurs et chanteuses dans leurs carrières. C’est quelqu’un qui a énormément donné pour la culture kabyle. Je tiens à dire à sa famille et à ses amis que la mort de Mouloud est une énorme perte mais que malgré son départ soudain, son œuvre et son travail seront éternels. On ne l’oubliera jamais car un artiste ne meurt pas ».
Si El-Hachemi Assad, commissaire du festival du film amazigh
«C’était un ami du Festival»
«C’est une grande perte. Mouloud était un ami du festival du film amazigh. Nous allons choisir un moment fort du festival pour marquer une minute de silence en la mémoire de ce grand homme. Nous allons également marquer notre présence lors de son enterrement qui aura lieu mercredi (demain NDLR). C’est une autre perte pour la culture kabyle. C’est une partie de la mémoire de la radio et de la chanson kabyle qui s’en va. Nous sommes attristés par cette nouvelle ».
Propos recueillis par Samira Bouabdellah.