«Bouakkache, un village sinistré»

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Hier matin, peu avant huit-heures, plusieurs habitants du village Bouakkache sont venus fermer le siège APC invitant au passage les fonctionnaires à regagner leurs domiciles. Tenant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: " Bouakkache, un village sinistré.

Marre de l’indifférence et des promesses. Où va notre village? » ou encore  » Le village Boukkache crie à la hogra », ces contestataires montèrent sur les grilles du mur d’enceinte et les accrochèrent devant le regard des citoyens venus se faire délivrer des pièces administratives. À notre arrivée sur les lieux, un groupe de personnes se concertait sur la suite à donner à leur action. « Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous allons durcir le mouvement », s’élèvera une voix de la foule. Pour en savoir plus sur les problèmes de ce village de la grappe de Boumahni, nous nous sommes rapprochés du président du comité M. Arhab Ahcène.

« Nous avons toute une plate-forme de revendications, mais, aujourd’hui, nous avons voulu insister surtout sur la conduite d’AEP et le tronçon d’assainissement sévèrement touchés, notamment après le passage du réseau du gaz naturel. À l’approche de l’été nous craignons les maladies à transmission hydrique parce qu’il y a un grand risque. Les deux conduites laissent écouler des eaux. Celle d’AEP réalisée en 1978 est vétuste et présente plusieurs fuites souterraines. Quant à la conduite d’assainissement, elle devra être refaite entièrement.

Il y a même un risque de glissement de terrain parce que ces fuites vont en profondeur », nous répondra cet interlocuteur, avant qu’un autre n’intervienne pour nous dire qu’en plus de toutes les correspondances envoyées aux autorités locales, les responsables de l’hydraulique et le maire en personne se sont déplacés sur les lieux et ils ont établi des fiches techniques qui resteront sans suite. « C’est pourquoi, nous avons écrit que nous avons marre de l’indifférence et des promesses non tenues », ajoutera le même interlocuteur. Signalons au passage que le chef de daïra a invité les représentants du comité du village à se présenter au siège de la daïra de Draâ El-Mizan pour une réunion de travail, mais, ils ont décliné l’invitation. À ce propos, nous nous sommes aussi rapprochés du maire. D’emblée, il nous répondra que ce village n’était pas abandonné parce qu’il a bénéficié de nombreuses opérations.

« Le réseau en question a été réalisé en 2007 avec une enveloppe de 130 millions de centimes au lieu-dit Thansaouth. Malheureusement, les buses sont de mauvaise qualité et se sont effritées rapidement. Vus nos moyens, nous ne pouvons pas procéder à leur réfection. Tout de même, nous leur avons proposé de procéder par la réfection d’une partie du tronçon avec 50 millions de centimes en attendant l’expertise du tronçon restant. Je signalerai que ce village a déjà bénéficié d’une opération de ce genre à Ath Ourab, d’une enveloppe de 230 millions de centimes. Et puis, j’ajouterai que nous avons aussi un tronçon en béton bitumineux pour lequel une cagnotte de 430 millions de centimes est retenue.

Par ailleurs, la route allant de l’antenne de mairie vers ce village sera elle aussi bitumée, un projet pour lequel une enveloppe de 6 millions de dinars a été dégagée dans le cadre du FFCL et elle est déjà confiée. Quant au réseau AEP, nous n’avons pas les moyens de le prendre en charge. Néanmoins, avec l’ADE, nous pourrons prendre une partie en attendant une étude globale de tout le réseau de Boumahni », conclura le P/APC. Dans l’après-midi, la mairie était toujours fermée. Nous y reviendrons…

Amar Ouramdane

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