Comme chaque année, le manque d’eau potable marque la saison estivale aux quatre coins de la wilaya de Tizi-Ouzou. Une situation qui ne manque pas de provoquer la consternation de la population qui endure la soif.
Depuis quelques jours, la crise d’eau semble s’accentuer dans la wilaya et l’on crie à la soif aux quatre coins de la wilaya. Certaines régions, n’ayant pas été « abreuvées » pendant plusieurs jours et parfois pendant des semaines, sont même sorties dans la rue afin de dénoncer cette situation.
À Maâtkas, Tirmitine, Bouzguène, Tizi Rached, voire même dans certains quartiers du chef-lieu de wilaya, le calvaire est partagé. Il y a quelques jours, les populations des villages de Tirmitine et Maâtkas ont marqué leur colère par des actions de protestation. D’ailleurs, des sièges d’APC et de daïras ont été fermés par des protestataires qui réclament une meilleure alimentation en eau potable. Là encore, on ne cite que l’exemple de ces deux dernières semaines, car ces actions ne sont pas nouvelles dans la wilaya.
Il faut dire qu’à chaque saison estivale, des actions similaires sont observées, obligeant ainsi les citoyens à renouer avec les jerricans et les sources naturelles, si toutefois elles existent. L’eau ne coule dans les robinets que quelques heures dans une journée. Là encore, il faudrait attendre des jours, voire des semaines, pour pouvoir en bénéficier. Autres alternatives, l’achat des citernes d’eau. Un marché qui prolifère, d’ailleurs, vu le succès rencontré. C’est dire que malgré les discours officiels des autorités concernées, Tizi-Ouzou a toujours soif. Pourtant, la région est connue pour être l’une des régions qui abrite des ressources importantes qui pourraient largement être suffisantes pour répondre à la demande de la population locale.
Et cette capacité vient renforcer la thèse d’une gestion «hasardeuse» des ressources et une répartition aléatoire, puisque les ressources sont là et que de l’autre côté le problème d’alimentation existe encore. En plus des 100 000 m3/j des forages et 50 000 m3/j du barrage Koudiat Acerdoune, le barrage Taksebt alimente, à lui seul, 38 centres urbains et 750 villages avec une moyenne de 150 mille m3/j, selon les chiffres officiels. Une quantité qui n’arrive pas toujours dans les robinets du consommateur.
Car, sur le terrain, la réalité fait que l’eau n’arrive pas au citoyen. Les responsables du secteur et ceux chargés de la distribution préfèrent souvent évoquer le réseau détérioré ou encore l’incivisme de la population qui gaspille. Une majeure partie d’eau stockée s’en irai ainsi dans les fuites multiples et à travers la consommation sans modération des citoyens. Mais si les travaux de réhabilitation du réseau vont à pas de tortue, il y a aussi la répartition égale qui fait défaut, une répartition équitable qui est loin d’être effective. Un problème de distribution sur lequel on devrait réellement se pencher pour éviter aux citoyens d’endurer les aléas des robinets à sec.
T. C.