Après avoir atteint des sommets, durant l’année 2012, les prix des viandes blanches (poulet et dinde) connaissent, depuis plus de trois mois, une baisse sans précédent, suscitant ainsi l’inquiétude des éleveurs. La production des viandes blanches a augmenté de plus de 33% cette année, par rapport à 2012, passant de 600 000 à 800 000 tonnes. En réaction aux craintes exprimées par les éleveurs quant aux conséquences de la baisse des prix, le ministre a souligné que son secteur tablait sur une production de 1,1 million de tonnes à court terme, soit un niveau de consommation annuelle, par habitant, de 30 à 40 kg contre 20 kg actuellement. Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa, qui s’est réuni avec le comité interprofessionnel de la filière avicole, a fait savoir que « la baisse des prix des viandes blanches, due à une hausse sensible de l’offre, ne doit pas freiner la production ». Tout en rassurant les éleveurs que la demande allait augmenter davantage, le ministre a indiqué qu’« on constate actuellement une forte production et disponibilité des viandes blanches à des prix intéressants pour le consommateur. Il faut encourager cette tendance ». Pour produire ces quantités, a-t-il dit, les reproducteurs de poussins doivent en mettre sur le marché quelque 20 millions, par semaine, au lieu de 14 millions actuellement. « La filière doit tirer profit de ces indices pour augmenter encore plus la production et se structurer davantage en vue de résister à n’importe quel disfonctionnement et concurrence », a estimé le ministre faisant référence à l’ouverture du marché aux autres pays dans le cadre des zones de libre-échange et de l’OMC. À la demande de l’interprofession de reconduire l’exonération des matières premières de droits de douane et de TVA, pour une année supplémentaire, M. Benaïssa a posé aux professionnels la condition de s’engager à structurer la filière pour garantir sa durabilité. « La reconduction de l’exonération suppose l’engagement des professionnels à pérenniser la filière. Si les conditions sont réunies pour structurer l’activité le ministère défendra cette mesure », a affirmé le ministre. La décision, prise en octobre 2012, pour sauver la filière avicole d’une crise redoutée, est valable jusqu’au 1er août prochain. Au cas où la suppression n’est pas reconduite, le comité interprofessionnel souhaite, au moins, la réduction de la TVA à 7% au lieu du taux initial de 17%.
L.O.CH