Après une vingtaine de jours de campagne, le numéro 1 du RCD a jugé utile d’en dresser un premier bilan dans une conférence de presse hier au siège du parti. La première constatation sur laquelle il insistera a trait à la dimensions de “huis clos” que revêt cette campagne dans sept wilayas du pays.“La presse et les médias lourds du pouvoir ont fait comme si cela ne concernait pas une partie du territoire national”. Avant d’ajouter que les radios et télévision ont en subi des blocages de visas et que BRTV la chaîne satellitaire berbère a vu son matériel bloqué à l’aéroport d’Alger.Prenant pour responsables le pouvoir et… le DRS, le président du RCD juge qu’après “la stratégie des listes indépendantes, le pouvoir et ses services se sont rabattus sur le FLN en allant chercher les éléments les plus serviles afin d’organiser une régression à grande échelle des régions concernées”.A ce titre, il ajoutera que les annexes de l’Etat et les infrastructures sans compter les moyens financiers sont utilisés depuis 6 mois à cet escient. “Ce sont les chefs de daïra et administrateurs qui se chargent de livrer des informations au DRS lequel se charge de les exploiter jusqu’à menacer par exemple le bureau de vote du FLN qui était fermé en Kabylie depuis 9 jours, après les avoir sommé de reprendre la campagne au profit de l’ex-parti unique.”Saïd Sadi parlera aussi d’une latente préparation de fraude au vu, dira-t-il, des “listes bicornes, de cartes de vote vierges distribuées aux militants du FLN et un système d’affichage incompréhensible”.“Tout cela, conclut Saïd Sadi prête plus à une tambola qu’à un scrutin.” Avant de poursuivre “l’autre manipulation pour cadenasser les élections, a trait au bulletin de vote que les analphabètes auront du mal à identifier, puisqu’il était question de la photo du responsable de parti, puis d’un numéro, puis du sigle avant que tout cela ne soit remis en cause.” Parallèlement, “le DRS a mis en place une stratégie et un plan de propagande visant à tirer vers le bas la participation citoyenne tout en faisant voter les siens.”Voici donc le climat général en Kabylie tel que décrit par le numéro 1 du RCD. Spéculant sur le déroulement du vote à venir, le conférencier juge qu’en cas de participation massive, elle sera diluée tout en faisant appel à l’abstention comme cela fut le cas à El Kseur par des hommes du FLN et un arsenal d’intimidation de la force publique. Saïd Sadi affirmera également qu’“à l’origine de toutes ces opérations, la force de l’adhésion populaire à ce scrutin n’a pas été évaluée.” Aussi, “si l a fraude est light, le RCD sortirait 1er de ces joutes, si elle s’avère hard, nous serons à la queue derrière le Poup, le Pip et le PT”, conclut-il amèrement.Avant l’intervention d’un journaliste, Saïd Sadi ne fera aucune illusion au FFS. C’est alors qu’il déclarera “il n’y aura pas de polémique entre le RCD et le FFS, ils sont beau les faire aboyer”, avant de s’adresser directement au secrétaire national du FFS, Ali Laskri : “Je l’ai connu quand il était glorieusement militant de l’UNJA et moi dans la clandestinité au FFS.” Pour Saïd Sadi “la fraude sera omniprésente (fiha, fiha) et la seule parade, c’est la participation massive.”Auparavant Ali Seddiki du bureau politique du FLN, avait subi d’autres critiques ayant été accusé par l’orateur de “travailler main dans la main avec le DRS en utilisant les moyens de l’Etat au seul profit de son parti.”Après avoir parlé de la “perversion du processus électoral et du niveau de voyoucratie atteint par le FFS”, le chef du RCD conclura par un :“Tant que le DRS demeure le premier parti politique du pays, il n’y aura pas d’Etat de droit”.
R. Kaci
