«Nous ne pouvons à l’heure actuelle demander la destitution du Président de la république, au vu des bulletins périodiques sur sa santé et tant qu’il est en phase de rééducation fonctionnelle ». Cette déclaration a été faite par le chef du front El Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, lors d’un point de presse qu’il a tenu hier en début d’après-midi à la maison de la culture du centre-ville de Boumerdès. L’éthique politique exige, a-t-il ajouté qu’on souhaite un prompt rétablissement au Président de la république, au lieu de réclamer, avec précipitation, l’application de l’article 88 de la constitution, qui mettrait fin à ses fonctions de chef d’Etat. Interrogé sur son éventuelle candidature à la présidentielle d’avril 2014, le leader d’El Moustakbel a répondu que les questions de participation à cette élection, ainsi que l’identité du candidat du parti seront débattues lors du prochain congrès qui aura lieu dans trois mois. Le chef de parti, qui était hier à Boumerdes pour superviser l’installation de cellules organiques des bureaux de wilaya et des communes, a exhorté la population à s’impliquer pour une meilleure prise en charge de ses préoccupations. « Rester à l’écart du combat politique, c’est laisser aux autres la latitude de nous imposer leurs propres lois, selon leurs propres intérêts », dira le chef de file d’El Moustakbel, qui refuse fermement qu’ « on continue de vivre avec les idées du passé ». Il ajoutera, sur sa lancée, qu’il n’y avait en Algérie ni pouvoir politique ni classe politique. Il donnera pour preuve le fait qu’à chaque protestation d’une quelconque frange des citoyens, c’est la police qui se place comme interlocutrice face aux manifestants et non l’autorité élue, « et ce au moment où le FLN n’a pas d’emprise sur la société alors qu’il est le grand vainqueur des dernières élections législatives et locales », dira-t-il. « Quant à la classe politique, tout le monde sait qu’elle se compose de nombreux partis, dont la plupart, à l’instar de ceux de la mouvance islamiste qui prônent des idées du passé n’ont pas d’ancrage dans la société », a-t-il encore expliqué.
Salim Haddou