S’étant invité au milieu de la saison estivale, le Ramadhan a, pour ainsi dire, contraint les familles à rester chez elles, un mois durant. Cela étant, la période des vacances a une bonne vingtaine de jours encore devant elle. Mais quels sont les lieux de détente qui s’offrent au Bouiri lambda ? Il y a bien évidemment l’incontournable Tikjda. Situé à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, avec one route d’accès assez confortable, le site devrait enregistrer une affluence record. Néanmoins, il faut être véhiculé ou avoir les moyens de se payer un taxi, pour y aller. Une fois sur place, un endroit est particulièrement prisé par les vacanciers. Il s’agit d’Aswel, relevant territorialement des juridictions de Bouira et de Tizi-Ouzou. Des familles en provenance des deux wilayas mais aussi d’autres régions du pays y campent et pique-niquent, jusqu’à la fin de l’après-midi. Pour ceux qui n’auraient rien emporté comme victuailles, des fourgonnettes aménagées proposent des sandwichs. Plus inspirés encore, d’autres propriétaires de ces véhicules se sont équipés en groupes électrogènes. Ils peuvent ainsi proposer eau minérale et soda frais aux vacanciers. Avant l’apparition du terrorisme, on y campait une semaine durant, voire plus. Aujourd’hui, et même si le site est sécurisé les familles ne s’y risquent pas au-delà des 18 heures. Et le faux barrage qui y a été enregistré juste avant le Ramadhan a rehaussé a relancé leurs craintes. Près de l’hôtel, un autre espace est tout aussi prisé. Bien aménagé l’endroit ne désemplit pas. Les enfants en sont tout particulièrement ravis, vu la présence des singes magots qui viennent à leur rencontre. Toujours à Tikjda, les virées pédestres sont un autre loisir recherché par les amateurs de la marche. Un circuit étudié leur a spécialement été aménagé. Quant à ceux qui voudraient passer la nuit sur le site, la chose n’est pas aisée, voire impossible. En effet, l’hôtel affiche complet depuis belle lurette déjà et le prix de la chambre (une single à 3 000 dinars) n’est pas à la portée de toutes les bourses. Les barrages Tilesdit, dans la daïra de Bechloul, et Oued Lakhal, dans la daïra d’Aïn Bessam, suscitent aussi de l’intérêt, pendant la période estivale. On y accède bien évidemment par voiture. C’est dire que là aussi il faut mettre la main à la poche. Les rives de ces deux barrages accueillent les amateurs de la pêche mais aussi des familles en quête de moments de détente. En été la plage est, de loin, la destination préférée des Bouiris. Et comme la wilaya n’est pas côtière, Boumerdès, la plus proche focalise tous les intérêts. Cependant, une telle évasion n’est pas accessible à tous : frais de transport et de restauration, location de parasol, accès à la plage… sont autant de dépenses qu’une famille moyenne ne peut assumer au quotidien. En revanche, les déplacements en solo sont assez pratiqués. Les jeunes prennent le bus la matinée et reviennent la soirée. La virée leur coûtera le prix du voyage : près de 200 dinars. Et en cette période de l’année, des transporteurs assurent exclusivement la ligne Bouira-Boumerdès. Ces derniers offrent l’avantage de ne revenir à Bouira que tard dans l’après-midi, permettant aux jeunes de profiter un maximum de temps de la mer. Pour ceux et celles qui ne peuvent quitter la ville, la balade nocturne, à la faveur d’un radoucissement des températures, constitue l’ultime échappatoire à la morosité du quotidien.
S. O. A.