Le calvaire des usagers

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Hier, au septième jour de la grève des postiers, la tension a atteint son paroxysme. 

D’énormes files d’attente se sont formées, dès les premières heures de la matinée, au niveau des agences de poste, à travers toutes les localités de la wilaya de Tizi-Ouzou. Mais les guichets étaient toujours paralysés par le mouvement de grève nationale et illimitée, enclenchée, pour rappel, mercredi dernier. Seul un maigre service minimum aux guichets des retraits fonctionnait timidement. D’ailleurs il s’avérera vite dépassé face à l’affluence des usagers. C’est quasiment un appel à la grève suivi à 100% au niveau de la wilaya. Pour les citoyens, dont la plupart venaient à peine de prendre connaissance du mouvement de grève, la situation fut des plus tendues. La journée d’hier était de grande affluence, vu le versement des pensions de retraites, entre autres. Et la direction a exceptionnellement prévu un service minimum. Pour la première fois depuis le début du mouvement de protestation, certains guichets ont donc été ouverts, au niveau de quelques bureaux de postes de la wilaya. Des travailleurs non permanents ont été mobilisés, en plus des cadres et chefs de services, dans le but d’assurer un service minimum. C’est le cas au bureau de poste du centre-ville ou un service minimum a été assuré toute la journée d’hier. Néanmoins, il fut loin d’être suffisant pour répondre à la demande. En effet, un très grand nombre de clients d’Algérie poste sont venus des localités limitrophes du chef-lieu. Des centaines de citoyens, des personnes âgées pour la plupart, se sont massés devant l’entrée dudit bureau de poste. Mais pour accéder à l’intérieur et arriver aux guichets, il fallait user des coudes, tant la foule était compacte. Pour assurer l’ordre, un grand nombre d’agents de la sécurité ont été mobilisés, aidés même par des éléments de la police, venus en renfort. « Mais laissez-nous entrer, je suis là depuis 6h30 et je n’arrive toujours pas à entrer », hurlait une vieille dame, qui arrivait à peine à tenir debout. « Il faut laisser entrer ces personnes âgées, elles ne peuvent pas rester ici », criait un quadragénaire, approuvé par tous les autres clients présents sur les lieux. Ces derniers, tout en tentant de convaincre les agents, ouvraient le passage aux dames, une vingtaine environ, toutes très âgées. Mais les agents n’en ont laissé entrer que quelques unes. « Je vais encore attendre toute la journée ici pour un timbre », se lamentait un autre citoyen, avant d’ajouter qu’il allait tenter sa chance dans un autre bureau de poste de la ville. Mais c’est le même scénario qui se déroulait à la poste Chikhi. Une file énorme de citoyens s’y était également formée, constituée là aussi par une majorité de retraités pas du tout sûr de parvenir au guichet. Encore moins de percevoir leur argent. Désolant spectacle.

T. Ch.

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