«Tout un chacun est libre de parler de moi, je suis un homme public, mais qu’on ne s’avise pas de toucher à ma dignité…», a affirmé Abdelmalek Sellal, depuis Tamanrasset où il était en visite de travail et d’inspection.
L’allusion est claire, elle est tout particulièrement destinée au secrétaire général du FLN, Amar Saïdani. Ce dernier, rappelons-le, n’avait de cesse de vociférer à qui veut l’entendre que « Sellal n’est pas fait pour la politique » et qu’il ferait mieux de « se contenter de son rôle dans l’Exécutif ». D’ailleurs, la semaine dernière, depuis Sétif où il effectuait une visite similaire, le Premier ministre n’avait pas raté l’occasion de « recadrer » M. Saïdani. « De temps en temps, vous entendez des gens vous raconter que nous ne nous entendons pas au sein du gouvernement, du pouvoir (…). Soyez rassurés, notre entente est parfaite ». Tous les présents à la salle de conférences de l’université de Tamanrasset s’attendaient à ce que Sellal riposte à Saïdani avec virulence, ce qui fut fait, mais sans que l’objet de sa visite ne soit occulté et mis en seconde zone. A propos des pays voisins englués dans le terrorisme, le Premier ministre a clairement reconnu que l’Algérie a « un problème avec Al Qaïda », tout en louant les efforts de l’ANP et assurer que « de gros moyens ont été déployés pour sécuriser nos frontières » et, du coup, parer à toute attaque terroriste. «Nous avons un problème avec Al Qaïda, que Dieu les maudisse !», a-t-il déclaré lors de la rencontre avec les notables et les représentants de la société civile, qui s’est tenue au centre universitaire El Hadj Moussa Ag Akhamok. Ceci pour les sorties croustillantes de Abdelmalek Sellal. Pour ce qui est de l’objet de sa visite, il est à savoir que le Premier ministre a insisté sur la nécessité de développer le tourisme culturel à Tamanrasset. Aussi, il a appelé les responsables locaux du secteur de l’enseignement supérieur à « encourager l’apprentissage des langues étrangères aux jeunes, pour développer le tourisme culturel ». S’exprimant, lors de la présentation au niveau du pôle urbain d’In-Kouf du projet d’aménagement de la ZET prévue à la sortie de Tamanrasset sur la route menant vers le mont Assekrem, M. Sellal a estimé inapproprié le site actuellement retenu pour accueillir le projet, en raison de sa proximité du tissu urbain. Il a appelé à ce propos, à prévoir avec un bureau d’étude spécialisé international ou national, la création dans cette future ZET d’un village touristique de 400 hectares, au lieu des 300 actuellement projetés, et ce sera à l’Etat de se charger des opérations infrastructurelles (eau, gaz, électricité… etc.), ainsi que de l’aménagement d’un hippodrome, à charge pour les investisseurs privés de réaliser ses autres structures.
Ferhat Zafane