Au grè de l’humeur du préposé…

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Les prénoms d’origine amazighe suscitent encore des débats, des controverses et des polémiques sur un point nodal, « la consonance algérienne ». C’est généralement la réponse que réservent des préposés zélés de l’état civil de nos APC à ceux qui les sollicitent pour inscrire un nouveau né sous un prénom à consonance amazighe. Et pourtant, d’une liste de mille prénoms établis par le HCA, l’ancien ministre de l’Intérieur, en l‘occurrence Dahou Ould Kablia, en avait sélectionné 300 qui seront rajoutés à la nomenclature officielle des petits noms. Cette liste aurait été envoyée, avec instruction ferme aux mairies pour exécution. D’ailleurs le Premier ministre, lors de sa dernière visite à Tizi-Ouzou, a réitéré sa volonté de régler définitivement le problème et d’en finir, une fois pour toutes, avec une exclusion qui ne dit pas son nom. Pour l’heure, on gère cette affaire selon le bon vouloir des états civils. Il y a des APC qui acceptent et celles qui refusent sans raison valable. Dés lors que ladite liste a été adoptée par le gouvernement, elle a, de jure et de facto, force de loi. Et nul n’a, désormais, plus le droit  de contester l’inscription d’un prénom amazigh à partir du moment où il figure dans la nouvelle nomenclature. Bon nombre de P/APC qui acceptent, contre vents et marées, d’inscrire au registre des actes de naissances les prénoms amazighs choisis par les parents du nouveau-né le font par militantisme, conscience et lucidité. Mais il se trouve que certaines APC comme celle d’Akbil (daïra d’Ain El Hammam), dont le maire a été joint par nos soins, hier, dit n’avoir pas reçu, à ce jour, la nouvelle nomenclature, alors que d’autres affirment le contraire. Cependant, la Constitution, dans son article 3 bis consacrant Tamazight langue et culture nationales à préserver et à promouvoir, rend caduque les textes antérieurs relatifs à tout ce qui touche, de près ou de loin, à l’expression de l’identité nationale. Déjà dans les années 1970, 1980, 1990, certaines mairies, pas seulement en Kabylie, acceptaient d’inscrire des prénoms tel que Massinissa, Amazigh, Mazigh, Amastan, Kahina, Tin Hinan, Dihya… Il y a aussi ceux que le zèle, dans l’excès bureaucratique, aveugle, au point qu’ils refusent des prénoms même les plus anodins, les plus communs et les plus usuels.

Sadek A. H.

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