Repose en paix, Madiba !

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Il a rejoint, hier, la terre de ses ancêtres. Il a immédiatement siégé au comité central de ceux qui vivent au passé pour faire le procès de ceux vivant au présent et qui dédient leurs louanges au disparu.  Qu’ils aient été combattants d’arrière garde, pro apartheid ou indifférents à l’avilissement des noirs. Qu’ils aient été colonisateurs de tous poils, sans vergogne. Ensembles, ils étaient là rendant un dernier hommage à Mandela, après avoir salué son arrestation, puis son emprisonnement 27 années durant, après s’être consolé de sa libération, la considérant comme un pis-aller, comparé au pire, la révolte radicale, un tsunami populaire qui aurait balayé tout sur son passage.  Aussitôt libéré Madiba a pensé à ceux qui, dés le début de la colère légitime des Sud-Africains, ont pris fait et cause pour ce combat, comprenant qu’il s’agit, en la demeure, de la même cause extrêmement humaine, pour leur rendre visite et leur manifester sa reconnaissance.   La cérémonie d’inhumation de l’icône a commencé avec un chant xhosa « Lizali’sidinga lakho » (Tiens ta promesse), tout un programme pour un africain. La cérémonie s’est tenue dans la propriété des Mandela, devant 4 500 personnes. Mais sa famille a souhaité pouvoir le mettre en terre à l’écart du public. Seules 450 personnes, les plus proches, assisteront à son enterrement, qui sera dirigé par des chefs de la tribu des Thembu, une branche de l’ethnie xhosa.  Le président sud-africain, Jacob Zuma, dans son éloge funèbre, a demandé à ses compatriotes de « faire vivre l’héritage » de Nelson Mandela, pour ne pas le décevoir. « Ton long chemin vers la liberté s’est achevé au sens physique du terme. Mais notre propre voyage continue. Nous devons continuer à construire la société pour laquelle tu as travaillé (…). L’Afrique du Sud va continuer à grandir, parce que nous ne pouvons te décevoir. Nous promettons, aujourd’hui, de continuer à promouvoir la tolérance et une société multiraciale dans notre pays, et de construire une Afrique du Sud qui appartienne vraiment à tous ». Tous ceux qui ont eu à prendre la parole, lors de cet événement majeur pas seulement pour l’Afrique du Sud mais pour tout le continent, ont fait appel, dans leurs propos, à l’Esprit de Mandela, qui semblait plus présent que jamais. « Quand un homme a accompli ce qu’il considère comme un devoir envers les siens et son pays, il peut reposer en paix. Je pense que j’ai fait cet effort», pensait Madiba dés 1996. 17 ans plus tard, il est exaucé !                                        

Sadek A.H.        

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