Une domination historique

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De toutes les consultations électorales auxquelles il a pris part en Kabylie le Front des forces socialistes en est toujours sorti vainqueur.Depuis 1991, date des premières législatives pluralistes, le parti de Hocine Aït Ahmed a su s’imposer dans la majorité des sièges locaux disputés à Tizi Ouzou et à Béjaïa. Après avoir boycotté les locales de 1990, le FFS réalisera un véritable ras-de- marée, un an après, à l’occasion des législatives où il s’est adjugé 20 circonscriptions électorales. Son rival, le RCD n’a pas fait mieux que de lui “arracher” un ballottage dans la 21e et dernière circonscription.Cinq ans après, les législatives du 5 juin 1997, étaient l’occasion de confirmer la suprématie électorale du FFS en Kabylie. En dépit d’un recul relatif des voix favorables au parti et du nombre des sièges qui lui sont attribués, le parti était toujours imbattable. Il aurait dû certes, partager les 14 sièges de députés accordés à la wilaya de Tizi Ouzou avec le RCD, mais il n’était toujours pas vaincu. Mieux, sur le plan mathématique, c’est le plus vieux parti de l’opposition qui a devancé son rival puisque sur les 287 325 votants de ce scrutin (52,34 % des inscrits) le FFS en a récolté 109 235, pour 104 908 au RCD).Aux locales du 23 octobre 1997, le FFS a fait beaucoup mieux : il a bénéficié de la confiance de 46 % des 294 698 votants du scrutin, ce qui lui a permis de rafler 274 sièges municipaux sur les 579 de la wilaya.Le RCD n’obtiendra que 191 sièges, les Indépendants 47, le FLN 40 et le RND 26. A l’APW, l’avancée était encore plus spectaculaire, car le FFS s’est adjugé plus de 50 % des voix votantes, ce qui représente 22 sièges. Le RCD faisait toujours le dauphin avec 15 sièges. Le RND et le FLN se sont contenté de se partager les 6 sièges restants.Le 10 octobre 2002, date du scrutin local le plus controversé de l’histoire de la Kabylie, le parti d’Aït Ahmed a littéralement écrasé ses adversaires. En l’absence du RCD qui a opté pour le boycott, le FFS mettra la main sur 244 sièges municipaux, soit près de 61 % des voix. En dépit d’une participation dérisoire (due aux raisons que tout le monde connaît) et qui n’a guère dépassé les 5,7 %, les voix exprimées ont plébiscité les candidats du FFS. Le FLN, le RND et les Indépendants se sont partagé le reste de l’électorat. Cette tendance électorale était encore plus significative à l’APW où 34 des 47 sièges sont revenus au FFS, avec plus de 62 % de voix favorables. Lors de ces élections un peu plus de 30 000 votants sur les 558 000 inscrits ont daigné prendre le chemin vers les urnes.Mais concrètement, ces élections ont donné naissance à un contexte politique inédit en Kabylie : sur les 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou, 33 seulement étaient considérées comme “votantes”, dont 28 sont revenues au FFS.Le dernier scrutin en date, celui du 24 novembre dernier n’a point dérogé à “la règle électorale” en Kabylie. Le Front des forces socialistes arrive toujours en tête avec 188 sièges, suivi du RCD avec 139 et du FLN avec 125. A l’APW, le parti d’Aït Ahmed a également devancé ses adversaires politiques et a obtenu 15 sièges. Lors de ces partielles, le taux de participation a légèrement frôlé les 30 %, le nombre d’inscrits étant de 580 000. Le FFS a obtenu la majorité absolue dans 8 municipalités, et a placé ses mains dans 26 autres.

Ahmed B.

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