Boudiaf aujourd’hui à Tizi-Ouzou

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M. Abdemalek Boudiaf, ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, sera l’hôte, aujourd’hui, de Tizi-Ouzou, pour une visite  d’inspection et de travail. 

Cette virée du premier responsable du secteur de la santé à la capitale du Djurdjura s’annonce, le moins qu’on puisse en dire, riche en soubresauts. Et il y a de quoi ! D’abord, ces structures de soins lourds telles le Centre anti-cancer, cardiologie pédiatrique et de transfusion sanguine,  dont les mises en service sont reportées de mois en mois, déjà visités et implicitement inaugurés par plusieurs ministres, dont la dernière par l’actuel Premier ministre, Abdemalek Sellal, lors de sa récente visite dans la wilaya, le 16 juillet dernier. Mais après, plus rien. Ces tergiversations et valses hésitations trouvent leur origine soit dans le retard pris dans la dotation en équipements médicaux, nécessaires à leur fonctionnement, soit en spécialistes dans les diverses disciplines. Du moins, c’est ce que prétendent les chargés locaux du secteur. De plus, le retard pris dans la réalisation et/ou la réception des établissements sanitaires de proximité dans diverses daïras, et celle d’un CHU de 500 lits, étant donné la quasi saturation, de l’avis même des praticiens du CHU Nedir Mohamed, accentue davantage la pression sur cet établissement d’envergure régionale dont les capacités d’accueil, organisationnelles et financières sont, pour l’heure, largement dépassées. Il est par ailleurs de notoriété publique que la région subit les retombées, en cas d’évacuation, d’un relief ingrat et nécessite, urgemment, des structures de proximité qui soient en mesure, d’une part, de soulager le CHU de la pression, et d’autre part, d’offrir une meilleure prise en charge aux patients, toutes pathologies confondues. Pour les cancéreux de la wilaya, les prestations de radiothérapie sont toujours dispensées par le Centre Pierre et Marie Curie d’Alger, sur rendez-vous d’une année voire deux et même plus dans certains cas. Ce retard de la mise en exploitation de ce service, qui traîne en longueur pour des causes qui ne tiennent toujours pas la route, sanctionne au premier chef les malades. Les nombreuses contraintes de tout ordre, pourtant « aplanies » n’ont pas permis au CAC de Draâ Ben Khedda d’ouvrir ses portes aux souffrants. Assurément, quelque chose ne tourne pas rond. En somme, les déclarations font état d’une chose et la réalité du terrain d’une autre. Les reports se suivent comme une rengaine qui n’en finit pas, usant, de guerre lasse, patients et praticiens, amenant les premiers à désespérer et les seconds à ronger leurs freins, en attendant une embellie qui ne vient pas. En fait, les équipements, même acquis, ne sont pas d’une grande utilité sans suivi permanent et rigoureux, tout comme une structure sanitaire sans médecins spécialistes. Sans conteste, la visite du ministre de la Santé à Tizi-Ouzou n’aura, assurément rien d’une ballade d’oxygénation, mais tout d’une épreuve où les nerfs seront à bien des égards, à fleurs de peau.

Sadek A. H.

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