Le blocage, par des propriétaires de terrains, touchés par le tracé de la conduite de gaz devant alimenter plus de 5000 foyers du littoral Est béjaoui et de la commune de Ziama Mansouriah (Jijel), a été à l’origine d’une mobilisation des citoyens de ces localités.
La commission dépêchée par le wali sur les lieux, lundi dernier, pour tenter de trouver un dénouement n’a pas pu convaincre la représentante de l’APW et le représentant des familles opposantes de signer le procès-verbal établi à cet effet. La représentante de l’APW justifiera cela par « le non-respect de l’objet de la mission par les représentants de l’administration ». Pour elle, le wali les a chargés d’une mission qui durera une semaine s’il le faut, le temps de répertorier d’éventuels sites pouvant constituer un nouveau tracé et régler définitivement le problème, mais les responsables de l’administration se sont contentés d’une seule sortie. D’ailleurs, commentant l’ancien tracé elle dira que les pluies ont déterré une conduite d’eau au niveau du terrain mouvant sur le tracé initial, « alors, qu’en sera-t-il, si c’était une conduite de gaz dont les dangers sont plus importants ?». Ainsi donc, l’affaire du passage de la conduite de gaz de ville par Tidhelsine (Aokas), pour alimenter les communes de Souk El Tenine, Melbou et Ziama Mansouriah (Jijel), n’est pas prête de livrer son épilogue. Après un blocage de 7 années, la population, privée de gaz de ville, et leurs élus locaux ont décidé de réagir pour forcer les autorités à se pencher sérieusement sur ce cas. Le lendemain de la fermeture des routes nationales 9 et 43 par les populations des dites communes pour réclamer leur raccordement au gaz de ville et la saisine, pour les mêmes motifs, d’Abdelmalek Sellal par les édiles de ces localités, le wali s’est réuni avec les responsables du secteur et les élus concernés pour leur promettre, à l’issue des débats, que le gaz passera « coûte que coûte » quitte à recourir à la force publique. Une semaine plus tard, ce sont les représentants de la population de Tidhelsine, qui s’opposent au passage par leurs terres de cette conduite, qui ont été conviés à une séance de concertation avec le wali. Face à l’insistance des représentants du village de Tidhelsine dans leur opposition au passage de la conduite de gaz sur leurs terrains « mouvants », diront-ils, le wali décidera d’envoyer une commission pour explorer une autre solution, à savoir le repérage d’un autre éventuelle tracé. Selon un habitant de, « la possibilité de contourner l’ancien tracé par l’Oued existe, mais les responsables persistent dans leur position de vouloir à tout prix garder la première étude ». Le directeur de l’énergie et des mines, de son côté déclarera à la radio locale que suite au refus des habitants de Tidhelsine d’apposer leurs signatures au bas du procès-verbal, un rapport a été établi et transmis au wali, qui décidera des suites à réserver à cette affaire lors de la réunion qui se tiendra le 15 ou le 16 janvier. Il est utile de rappeler que le wali avait déclaré lors de la première réunion tenue avec les responsables concernés, que l’étude, pour le passage des canalisations, et l’enveloppe qui y sera allouée sont prêtes. Pour confirmer son intention de faire passer le gaz à tout prix, il dira, en substance, que « l’ordre de service a été donné aux entreprises en charge du projet et que quelques familles ne peuvent pas priver des milliers de citoyens de bénéficier du gaz de ville ».
A. Gana