Quelque 30 000 bébés naissent chaque année avec le strabisme en Algérie, et entre 4 et 8 % d’autres risquent de l’attraper un mois après leur naissance.
En tout, ils ne sont pas moins de deux millions de personnes à souffrir de cette maladie, constituant un trouble de la vision de l’œil dévié. C’est ce qu’a expliqué le Pr A. Aïlem, président de la Société algérienne d’ophtalmologie, intervenu à l’issue du 22e Congrès national d’ophtalmologie, qui s’est tenu ce jeudi à Alger sous le thème « maladies liées au strabisme et à la cornée et l’uvéite ».
Selon le Pr Aïlem « la détection du strabisme durant les trois premières années aboutira à 100 % de guérison, alors qu’au delà de cette durée, le taux de guérison n’est que de 30% et qu’après six ans, ce pourcentage est réduit à 4% ». Une raison pour laquelle, il a interpellé les mamans et les services de la protection maternelle et infantile (PMI) d’accorder plus d’importance à cette maladie en la traitant rapidement ». Pour ce qui est de la maladie de la cornée, le traitement nécessite généralement une greffe, a indiqué l’orateur.
En se référant aux statistiques avancées par ce dernier, il y a entre 1 500 à 2 000 malades qui attendent actuellement une greffe de la cornée en Algérie. « Cette intervention qui est très facile à faire, il suffit seulement de revoir la loi relative à la santé de 1985, car elle est trop restrictive, et mettre en place un cadre législatif et réglementaire afin de faciliter cette opération chirurgicale comme cela se pratique dans d’autres pays musulmans ».
Et d’ajouter que « cela devrait se faire après un accord des proches sur l’extraction de la cornée des cadavres », relevant dans la foulée que « 2.200 corps sont admis chaque année à la morgue de l’hôpital Mustapha ». Concernant l’uvéite (inflammation de l’oeil ) le Pr Aïlem a affirmé que si cette maladie n’est pas traitée durant les cinq années après sa détection, « 50 % des cas perdront la vue ».
Le professeur a expliqué, en outre, que les diabétiques sont plus vulnérables à ce genre de maladie. Ils pourraient perdre leur vue après 10 ou 15 ans s’ils ne respectaient pas les prescriptions médicales, conclu le professeur.
S. Aït