Les agences immobilières dénoncent l’anarchie

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L’Union nationale des agences immobilières (UNAI) suggère au gouvernement de procéder à la location au lieu de la vente concernant le million de logements qui s’inscrit dans le programme présidentiel. Selon cette union, une telle mesure sera autant rentable qu’efficace. Elle permettra de réduire ou du moins maintenir les tarifs et de la location et de la vente des logements. Et par conséquent, le bien immobilier sera amorti. M. Aouidat, porte-parole de l’UNAI, invité hier par l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a souligné que le taux de l’amortissement est jugé actuellement « trop bas ». L’orateur, intervenu en présence des responsables des agences Avenir Immobilier d’Algérie et Le Mètre Carré, a fait savoir que 80 % des transactions, que ce soit celles relatives à la vente ou à la location, passent via les agences. A entendre parler le porte-parole de cette union, le secteur de l’immobilier est entaché d’une anarchie indescriptible. Et pour cause, un cadre juridique régissant l’activité fait défaut. En effet, selon M. Aouidat, n’importe qui peut accéder à cette profession, il suffit seulement d’avoir un registre du commerce et un local. Par la force des choses, le secteur de l’immobilier s’est vu standardisé, voire banalisé. Pis, il est devenu « un refuge pour les chômeurs » qui, selon l’invité de l’UGCAA, n’investissent le secteur que dans l’optique de s’enrichir sans se soucier de la déontologie du métier et encore moins de l’intérêt du consommateur. Lui emboîtant le pas, M. Aniche, gérant de l’agence Le Metre Carré, déplore que soient nombreux ceux qui, à défaut d’un arsenal juridique, font leur loi, profitant ainsi pour arrondir leur rente. Il indiquera dans la foulée que le secteur de l’immobilier constitue un secteur juteux. Une raison pour laquelle il draine un nombre important d’investisseurs. Sur tout le territoire national, il existe pas moins de 2 762 agences répertoriées au Centre national du registre du commerce, dont 1200, soit 42,55%, sont implantées à Alger. Parmi ces agences, 300 sont adhérentes à l’UNAI, dira l’orateur. Le courtier, celui que nous appelons communément « el semsar », fait sa loi. Son intervention sur le terrain commence à prendre une ampleur vertigineuse. Ce qui a, aux yeux de Aouidat, semé la pagaille dans le secteur de l’immobilier. D’après l’orateur, ces derniers agissent illégalement. « Le consommateur doit tout abord exiger de l’agence de lui fournir le barème des honoraires et le contrat relatif à la transaction avant de procéder à tout engagement. Il est appelé à être vigilant », dira le porte-parole de l’union avant d’ajouter que « c’est la seule façon pour détecter le vrai professionnel du bricoleur ». En ce qui les concerne, toutes les agences adhérentes à l’UNAI travaillent avec un programme uniforme. Pour parer au plus pressé, et pour remédier à cette situation peu reluisante, l’Union des agences immobilières a plaidé pour la reconfiguration de la profession. Ainsi, elle a élaboré un projet de décret, comportant plus de 17 articles, dans lequel elle a inscrit toutes ses propositions susceptibles de revaloriser et surtout de « nettoyer » le secteur des « intrus qui le clochardisent ». Ce texte, soumis au département de Nadir Hammimid, ministre de l’Habitat, au mois de mai dernier, est, selon l’intervenant en phase d’étude. Il a été, selon l’orateur déposé au ministère de l’Habitat à l’époque de Abdelmadjid Teboune mais sans qu’il soit traité, le décret s’est vu renvoyé aux calendes grecques. Parmi les propositions émises, l’UNAI estime qu’il est nécessaire de mettre en place des mécanismes draconiens régissant l’accès à la profession. Aux yeux de l’orateur, la formation des gérants est impérative. C’est pourquoi, il a interpellé le ministère de la Formation professionnelle pour prendre en charge cette doléance. « Le ministère chargé de la Formation professionnelle a assuré la formation seulement de 4 promotions. Mais à défaut de formateurs dans le domaine, il a été contraint d’arrêter le programme », précise l’invité de l’UGCAA.

Wassila Ould Hamouda

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