Perpétuité contre l’un des deux accusés

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L’un des accusés dans l’affaire de l’assassinat de Nechab Yacine de Tizi Rached, M. Nordine, a été condamné hier à Tizi-Ouzou, à perpétuité. L’autre accuséà savoir Belaid A. A. a été quand à lui acquitté. 

Le procureur de la République près la cour de Tizi-Ouzou a requis, la peine capitale contre les deux accusés dans l’affaire. Un  meurtre qui avait jeté l’émoi au sein de la population de toute la région et qui a fait monter au créneau les comités des villages de la localité par solidarité à la famille de la victime et pour réclamer justice. Accusés d’homicide volontaire avec préméditation, les deux mis en cause ont nié devant la juge chargé de ce dossier, les griefs retenus contre eux, même s’ils ont avoué s’être disputés avec la victime. Ils ont néanmoins affirmé n’avoir à aucun moment usé d’armes blanches.  Nordine M., premier mis en cause appelé à la barre, a, ainsi, nié avoir poignardé la victime. Les faits remontent à la nuit du 13 septembre 2013, lorsque les deux mis en causes, qui buvaient de l’alcool à proximité d’un bar à Taboukert, ont été dérangés par la poussière d’un véhicule qui démarrait, selon l’arrêt de renvoi. Après les injures qu’ils ont proférés à l’encontre du conducteur, celui-ci, est revenu sur les lieux, et c’est là qu’il recevra un coup de poignard au cou d’une profondeur de 12cm. La victime rendra l’âme, le lendemain, à l’hôpital. Après avoir entendu la version des deux mis en cause, la juge invite les témoins à prendre la parole. Ils étaient six à être appelés à la barre pour raconter leurs versions des faits. Le premier, témoin clé dans cette affaire, D. Y. en l’occurrence, n’est autre que la seconde victime et ami du défunt qui accompagnait le jeune Nechab Yacine. Il a ainsi fait la chronologie des faits. On apprendra ainsi que les deux jeunes ont été toute la journée affairés à des travaux de peinture chez la maison familiale de Yacine, et ce à la veille de la célébration des noces de sa sœur qui devaient avoir lieu deux jours plus tard. Après le travail accompli, « nous sommes allés acheter des bières ». Et au moment où le véhicule a redémarré « nous avons entendus des insultes et des mots inappropriés », déclare le témoin. « Des termes qui n’avaient pas plus à Yacine » qui est revenu sur les lieux en marche arrière, après avoir roulé environ 150m. « C’était uniquement pour savoir qui avait proféré les insultes », explique le témoin. Relatant encore les faits, il affirme que « dès sa sortie du véhicule, Yacine a été pris de cours par M. Nordine, qui lui a asséné un coup de poing, puis un coup de pied qui l’a mis à terre », expliquera-t-il. Il raconte ne pas avoir vu la suite des événements, ni pu secourir son ami ayant été empêché par deux autres personnes de s’approcher des protagonistes. Ces même personnes ont été par la suite appelés à témoigner. Mais le point culminant du témoignage de l’ami de la victime fut le fait qu’il ait reconnu le principal accusé. « En route vers les urgences de Tizi Rached, Yacine m’a dit que c’est M. Nordine. qui l’avait poignardé et qu’il va le payer cher s’il survit à ses blessures ». Les cinq autres témoins, dont le gérant du commerce où la victime était allée se réfugier tout en sang après avoir reçu le coup fatal, ainsi que le frère de l’un des accusés, ne semblaient, selon la juge, ajouter aucun élément nouveau à l’affaire, puisqu’ils affirmaient tous ne pas avoir vu qui avait asséné le coup de poignard à la victime.  Par ailleurs et durant l’intervention de la partie civile, les avocats ont soulevé des contradictions quant à certains dires des accusés.  Il est à noter qu’une action citoyenne a été initiée par la population de Tizi Rached, hier à l’occasion de la tenue du procès. En effet, une grève générale a paralysé toute la localité où commerce, écoles et autres institutions ont baissé rideau. Un sit-in a aussi été organisé par quelques centaines de personnes devant la cour de Tizi-Ouzou, pendant toute la période qu’a duré le procès. Une façon pour ces citoyens de soutenir la famille de la victime mais aussi d’exiger que « justice soit faite ». Un slogan d’ailleurs porté sur des banderoles mises en avant lors du sit-in.   Le verdict de cette affaire est tombé hier en début de soirée, condamnant Nordine M. à perpétuité pour homicide volontaire.  Reconnu non coupable, A. A. Belaid a été relaxé. 

T. CH.

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