Les étudiants du département Génie civil de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa ont entamé depuis dimanche, une grève illimitée pour protester contre « la dégradation des conditions d’enseignement au niveau de ce département». Ces protestataires, qui ont procédé hier, à la fermeture de leur faculté ont soulevé avec acuité dans leur plate-forme de revendications, « le manque flagrant d’enseignants de certains modules de leur filière, le non approvisionnement de leur bibliothèque en livres de (leur) spécialité ainsi que la non organisation de sorties pédagogiques sur le terrain ». En somme, autant de lacunes et de conditions de travail défavorables qui ne permettent pas à ces étudiants de « poursuivre leur cursus universitaire en toute tranquillité ». Par ailleurs, ces étudiants, qui ne sont pas à leur première action de protestation, exigent des garanties d’accès au Master sans conditions et un meilleur encadrement pédagogique. Dans un autre chapitre, ces protestataires accusent les responsables de leur département d’être derrière « cette situation pédagogique et administrative des plus médiocres ». « Notre situation est aux antipodes des attentes de la communauté universitaire dont le potentiel se réduit d’une manière déplorable d’année en année. Cette situation effrayante est révélatrice d’une politique de petits voyous qui empêchent l’émergence de toute intelligence créatrice et qui barrent la route à tout développement culturel, scientifique et social. Elle ne fait que cultiver l’ignorance et la déchéance au sein du milieu universitaire », lit-on dans un communiqué rendu public par ces étudiants. En outre, ces protestataires dénoncent les « agissements irresponsables » du responsable de leur département qui, selon eux, recourrait à la violence et aux intimidations pour faire taire les étudiants. « Nous réclamons la démission du responsable de notre département, suite à ses sinistres agissements, et ses sous-fifres en gilet de sécurité agissant en bande organisée et qui n’ont pas hésité à user de leurs méthodes brutales et honteuses à l’encontre des étudiants », a-t-on souligné dans ledit document, tout en affichant la détermination de la communauté estudiantine « à ne pas rester indifférente devant la médiocrité et à en finir avec ces irresponsables incompétents ».
Boualem Slimani