La majeure partie de la population de la wilaya de Bouira n’aura plus, désormais, à revivre le cauchemar des pénuries d’eau potable qui ont longtemps rythmé leur quotidien, notamment en période estivale. Le scénario des pénuries et du rationnement de ce liquide précieux ne risque pas de se rééditer cet été. L’approvisionnement des populations de la wilaya en eau potable s’est nettement amélioré et le sera davantage dans les quelques mois à venir, voir même durant les prochaines décennies. Cette nouvelle donne a été rendue possible grâce à des investissements colossaux, consentis par les pouvoirs publics ces dix dernières années, et ce afin de mettre des milliers de foyers à l’abri des pénuries et leur garantir un approvisionnement régulier en eau potable. Il faut dire que le secteur des ressources en eau dans la wilaya, comme c’est le cas, d’ailleurs, à travers tout le pays, a bénéficié d’une attention particulière de la part de l’Etat. Ce dernier a mobilisé des dizaines de milliards dans la réalisation de projets structurants dédiés au secteur des ressources en eau. Dans la wilaya de Bouira, deux projets structurants ont vu le jour. Il s’agit du barrage Koudiat Acerdoune de Maâla et celui de Tilesdit, dans la commune de Bechloul. Les capacités de stockage des deux barrages, dont les ressources sont aussi bien destinées à l’approvisionnement en eau potable et à l’irrigation, dépassent les 800 millions de mètres cube. Avec ses 680 millions de mètres cube, celui de Koudiat Acerdoune est répertorié comme étant le deuxième grand barrage du pays, après celui de Beni Haroun. Celui de Tilesdit, inauguré par le président Bouteflika en 2008, est, quant à lui, doté d’une capacité de stockage de 168 millions de m3. Dès sa mise en service en 2008, ce dernier a pu alimenter une quinzaine de commune de la wilaya dont celle du chef-lieu de wilaya. La seconde étape de ce projet, lancée au mois d’août 2012 et dont les travaux sont toujours en cours, verra le raccordement de six communes de l’Est de la wilaya. Il s’agit de M’Chedallah, Ath Mansour, Chorfa, Ahnif, El Adjiba et Bechloul. Selon les prévisions, le transfert des eaux du barrage de Tilesdit vers ces six communes interviendra durant le second semestre de l’année en cours. Cinq autres communes de la wilaya de Bordj Bou-Arreridj seront alimentées à partir de ce barrage, dans le cadre du même projet. Au total, ces grands transferts auront coûté près de 6 milliards de dinars au budget de l’Etat. Un autre investissement colossal dans le secteur des ressources en eau a été entrepris ces dix dernières années dans la wilaya de Bouira. Et c’est bien évidemment celui des grands transferts AEP à partir du barrage Koudiat Acerdoune. Une fois ces travaux achevés, ce projet va permettre l’alimentation en eau potable de près de 1.5 millions d’habitants dans les wilayas de Bouira, Alger, Tizi-Ouzou, Msila, Médéa et Djelfa. L’approvisionnement se fera suivant cette répartition : 71 millions de m3 pour Alger, 21 millions pour Bouira, 35 millions pour Médéa, 20 millions pour Tizi-Ouzou et 9 millions pour M’sila. Actuellement, trois daïras du sud de Tizi-Ouzou sont d’ores et déjà raccordées à ce barrage et deux autres daïras du sud de Bouira, en l’occurrence Ain Bessem et Sour El Ghozlane, ont été raccordées en janvier dernier à l’occasion de la visite du Premier ministre à Bouira. Au total, ce sont huit communes situées sur l’axe Ain Bessem-Sour El Ghozlane qui ont été raccordées dans la wilaya de Bouira. En 2013, et lors d’une visite de travail effectuée dans la wilaya de Bouira, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, avait procédé à la mise en service du réseau d’alimentation AEP au profit des communes de Maâla Guerrouma et Zbarbar, dans la daïra de Lakhdaria. Toujours dans le cadre des projets inscrits au profit de la wilaya, une opération portant sur la rénovation du réseau AEP avait été inscrite pour un montant de près de 600 millions de dinars. Et au rythme où vont les travaux en cours, tout porte à croire que d’ici le milieu de l’année en cours, le reste des localités de la wilaya, qui ont longtemps souffert des pénuries d’eau, ne le seront plus. Cependant, des insuffisances restent à combler au niveau de certaines communes, à l’image d’Aghbalou, Ouled Rached et Ahl Laksar, et ce, afin de mettre définitivement un terme au problème de l’approvisionnement en eau potable. A Aghbalou, dont la population avoisine les 30.000 habitants, les autorités locales devraient impérativement se pencher sur le problème du manque et de la qualité de l’eau. Car, malgré les milliards de centimes investies, ces quelques dernières années, dans le secteur des ressources en eau, la situation n’a pas vraiment beaucoup évolué dans cette commune et la population fait toujours face au manque d’eau. Et le spectre des pénuries risque de se rééditer une fois de plus durant cet été. La population locale avait, à maintes reprises, attiré l’attention des pouvoirs publics sur une situation intenable caractérisée par une faible quantité et une moins bonne qualité d’eau potable.
D. M.
