Le personnel du CEM Aâmriw monte au créneau

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C’est dans l’après-midi d’aujourd’hui, dimanche, que se tiendra, devant le tribunal de Béjaïa, le rassemblement des travailleurs de l’éducation, suite à l’appel lancé par le collectif du CEM Mouloud Kacem Naït Belkacem (Aâmriw) de Béjaïa, en grève depuis le 06 mai dernier. Cette action est menée pour soutenir leur collègue, Mme Bessaï, qui a été « traînée injustement devant la justice sans que la tutelle ne se soucie, ni de son sort, ni de sa défense », selon M. Milane Abdelmadjid, collègue de Mme Bessaï, qui nous a remis une déclaration, diffusée aux établissements scolaires, jeudi dernier. Dans cette déclaration, le personnel du collège d’Aâmriw est décidé à « boycotter les examens et à poursuivre le directeur de l’éducation en justice pour non- assistance à un fonctionnaire et exige la sanction de tous les responsables qui ont failli », lit-on dans la déclaration. Ce collectif est indigné par le fait que le directeur de l’éducation de la willaya de Béjaïa avoue qu’il n’est pas « au courant de cette affaire qui remonte à deux mois », lit-on dans le document. Par ailleurs, ces mêmes rédacteurs considèrent que l’aveu du directeur de l’éducation est « l’illustration d’une gestion décriée depuis longtemps et qui n’a eu aucun écho de la part du ministère de l’Education ». Et pour étayer leurs propos, ils dénoncent le chef de service de l’organisation pédagogique et le chef de bureau du contentieux. Concernant le premier cité il est écrit qu’il a été « au courant dès le début du problème et a préféré menacer l’enseignante victime que d’assumer ses responsabilités, usant même du chantage à son égard », selon les rédacteurs de la déclaration. Quant au second, « n’ayant aucun profil avec la fonction, il n’a ni pris l’initiative, ni la responsabilité de faire appel à l’avocat du secteur, pourtant conventionné et rémunéré en conséquence, pour défendre un fonctionnaire accusé à tort », lit-on encore dans le document. Sur un autre volet, les auteurs de la missive tirent la sonnette d’alarme, sans ambages ni distinction, sur la gestion du secteur de l’éducation à Béjaïa et des responsables qui « entre la gestion archaïque, l’incompétence et le laxisme de tous les responsables de la direction de l’éducation de Béjaïa, le fonctionnaire et livré à tous les dépassements, les invectives et les absurdités en tous genres, sans citer les anarchies sous toutes les formes », lit-on dans la déclaration de ce collectif. L’origine de ce conflit remonte au début du mois lorsqu’un élève a agressé une enseignante- suppléante, en plein cours et en présence d’une quarantaine d’élèves, par un « acte obscène qui constitue un attentat à la pudeur », selon Mlle Tedjiza, enseignante dans ce CEM. Conduit à la surveillance générale, une des enseignantes de l’établissement lui a tiré l’oreille. Suite à cela, la procédure d’un conseil de discipline a été enclenchée. Il a statué sur le cas de l’élève « en présence du président de l’APE de l’établissement qui qualifia les faits de graves et rédigea lui-même un rapport dans ce sens », nous dira notre interlocutrice. Quelques temps après, sur la base d’un certificat médical, « une plainte a été déposée et on accusa l’enseignante qui a tiré l’oreille de l’enfant de coups et blessures volontaires », nous dira Mme Yargui. Informée, la direction de l’éducation « ne s’est même pas sentie concernée », ajoute Mme Assaini, professeur à Aâmriw. L’enseignante incriminée « risque une lourde peine en guise de châtiment exemplaire alors que l’affaire qualifiée de coups et blessures volontaires est montée de toutes pièces », dira notre interlocutrice. Pis encore, vu la gravité des faits et de l’accusation, « aucun témoin n’a été auditionné aucune enquête administrative n’a été ouverte et aucune assistance n’a été fournie au fonctionnaire par la DE », nous dira M. Aouchiche, un des collègues de l’enseignante. Les travailleurs de cet établissement, dont les résultats aux examens sont excellents, sont révoltés « par l’inertie et l’incompétence qui règnent à la direction de l’éducation de Béjaïa, depuis presque une décennie et qu’aucun responsable au niveau national ne réagit », dira une adjointe de l’éducation.

Y. B.

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