Les commerçants exerçants au niveau du marché couvert de Lekhmis, sis au centre-ville de Béjaïa, viennent de tirer la sonnette d’alarme devant la dégradation avancée de cette infrastructure construite avec de l’amiante, une matière qui devient cancérigène en se détériorant. Ces marchands, qui y travaillent depuis des décennies, ont interpellé les autorités municipales de Béjaïa qui gèrent l’infrastructure. « Ce marché a été construit durant l’époque coloniale. Sa toiture faite avec de l’amiante est amplement dégradée. Je pense qu’il faut raser toute l’infrastructure et en bâtir une autre sur place », nous dira un habitué de ce marché. Interdit en Europe depuis de longues années suite à l’identification de maladies causées par l’inhalation de fibres minérales naturelles, existant dans l’amiante, c’est tardivement que l’Algérie avait pris la décision, en 2009, d’interdire la production et l’importation de l’amiante, sur la base d’un rapport concernant les dangers de l’amiante sur la santé publique établi par les ministres du Commerce, de la Santé et de l’aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme. Cependant, cette matière est malheureusement présente encore dans plusieurs constructions en Algérie, notamment dans les établissements scolaires et les anciennes bâtisses. Conscients de la gravité de la situation, s’agissant de la santé des citoyens, ces commerçants ont demandé hier, aux autorités municipales une intervention urgente pour remédier à ce problème. Pour sa part, l’APC de Béjaïa a informé qu’une étude a été déjà réalisée pour la réfection de ce marché. Toutefois, le lancement des travaux est subordonné à la délocalisation temporaire de ces marchands. « L’APC est consciente de ce problème et elle a déjà réalisé une étude pour sa prise en charge. J’appelle ces commerçants au dialogue pour trouver un endroit où il peuvent continuer l’exercice de leur activité afin de nous permettre de réhabiliter ce marché », a indiqué un élu à la marie de Béjaïa.
Boualem Slimani