Crédits bancaires individuels pour les membres des EAC

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Les pouvoirs publics sont conscients que notre autosuffisance alimentaire dépend de l’exploitation comme il se doit de toute la superficie agricole utile du pays. Dans ce cadre, elle ne cesse de mettre en place des dispositifs d’aides et d’octroi des crédits par les banques aux agriculteurs. Le dernier dispositif de financement des investissements remonte au mois de Mai dernier et concerne les exploitations agricoles collectives qui, auparavant, n’ouvraient droit qu’à des crédits de campagne céréalières. Dans la commune de Seddouk, par exemple, les six Exploitations Agricoles Collectives (EAC) issues de la dissolution du domaine Chenna et de la CAPRA Mahfi ont bénéficié de terres agricoles étatiques qu’ils n’arrivent pas à exploiter à cause des moyens financiers qui leurs font défaut. Même détenteurs d’actes de concession, les membres n’accédaient pas aux crédits bancaires pour réaliser des investissements. Il a fallu attendre le mois de Mai passé pour que la tutelle sorte une circulaire où il est précisé que les membres des EAC peuvent prétendre aux crédits bancaires à titre individuel. Cette nouvelle mesure de financement, accordant donc le privilège aux membres des EAC de bénéficier de crédits bancaires individuels, est venue à point nommé sortir de l’ornière cette frange de fellahs. Des crédits qu’ils peuvent obtenir au niveau des agences de l’agriculture et du développement rural pour le financement des plantations, l’irrigation et l’acquisition du matériel agricole. La réalisation des infrastructures au sein de l’exploitation est exclue du financement. La BADR exigera comme garanties l’hypothèque en sa faveur du titre de concession. Beaucoup de membres d’EAC ne pouvant exploiter leurs terres les louent ou les cèdent à ceux qui ont les moyens pour les exploiter, alors que d’autres les laissent carrément à l’abandon. Pour rentabiliser toutes les terres agricoles du domaine de l’Etat attribuées aux EAC, cette nouvelle formule d’octroie de crédits vise à moderniser et développer cette tranche de l’économie en aidant les agriculteurs qui n’ont pas les moyens financiers pour réaliser des investissements. Les membres des EAC consultés trouvent ce mode de financement intéressant, mais ils craignent que les agences de la BADR ne leurs faciliteraient pas les dossiers à présenter et ne mettraient pas des agents qui leurs expliqueraient les modalités d’accès aux crédits et traiteraient les dossiers dans les délais raisonnables. « J’ai un matériel complètement usé qui m’occasionne des pannes et engendre de grosses dépenses. Avec ce nouveau dispositif de financement, je m’attellerai à acheter le matériel adéquat pour travailler mes terres dans de bonnes conditions », a déclaré un membre d’une EAC.

L. Beddar 

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