L’amélioration urbaine vire au cauchemar

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Le rythme des travaux engagés pour l’amélioration urbaine dans la ville d’Azazga est très lent. Les gravats générés par l’opération de décapage des trottoirs ne sont pas totalement évacués. Ils jonchent ainsi les espaces piétons aux côtés des matériaux de construction devant être utilisés pour la réfection de ces mêmes trottoirs.

Entamé il y a plusieurs semaines, le chantier de rénovation des espaces communs de la ville d’Azazga a viré au cauchemar au grand dam de la population locale. Celle-ci est confrontée à de sérieux aléas de circulation, piétonne et automobile, tant les trottoirs sont obstrués à plusieurs endroits. Ce qui les contraint à déborder sur la chaussée, en jouant au coude-à-coude avec les voitures.  Confrontés eux aussi à l’étroitesse des ruelles et l’absence d’espaces de stationnement, notamment dans l’ancienne ville coloniale, les automobilistes doivent s’armer de beaucoup de patience et d’ingéniosité pour y circuler et faire preuve de génie pour espérer dénicher un endroit pour y stationner. Jeudi, la situation est restée telle quelle a été constatée par le directeur de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction (le DUC), Mohamed Labreche, qui a effectué 48 heures auparavant, une visite d’inspection des chantiers. Sa sortie de mardi passé a été dictée par la lenteur des travaux qui a poussé la population locale à solliciter l’intervention des autorités de wilaya.   Sur place, le DUC avait, en effet, constaté la cadence lente des travaux. Ceux-ci n’ont enregistré aucune avancée notable susceptible d’espérer leur achèvement dans les délais impartis. Moins de 25% de réalisations physiques avaient été effectivement constatées sur place par M. Labreche qui a eu du mal à cacher son mécontentement, nous a-t-on indiqué avant-hier, sur place. Bien que l’entreprise en charge des travaux fut exhortée par le DUC de changer sa méthode de travail et « d’intervenir tronçon par tronçon sur le terrain », les choses ne semblent pas évoluer dans ce rythme exigé par les autorités de wilaya. Ceci, alors que ces dernières reconnaissent, néanmoins, l’existence de difficultés sur le terrain qui mettent l’entreprise dans une situation complexe à intervenir simultanément dans l’ensemble des quartiers de la ville. « L’entrepreneur a commis une erreur d’appréciation et de stratégie avant d’entamer les travaux. Il n’aurait pas dû intervenir sur tous les trottoirs de la ville en une seule fois et les décaper tous à la fois. Cela a crée un énorme chantier à ciel ouvert, sans qu’il puisse réaliser tout en simultané », nous dira un commerçant d’habillement faisant face à la recette communale. Son voisin, qui tient une boucherie, tente d’expliquer les raisons de ce retard à « colmater ce qui a été gratté comme trottoirs ». Pour ce commerçant, qui ne cache pas son amertume quant à cette situation, « l’entreprise aurait mieux fait de procéder quartier par quartier, en posant le carrelage au même moment que l’opération de décapage ait été faite ». Le courroux des commerçants et des citoyens de la ville d’Azazga est notamment exacerbé par le fait que les matériaux de construction nécessaires à la réfection des trottoirs soient posés sur plusieurs endroits rendant la circulation piétonne encore plus contraignante. « Comment ne pas déborder sur la chaussée, déjà très étroite pour la seule circulation automobile, quand les trottoirs sont obstrués par des piles de carrelage et des amas de sable et de gravas ?! », s’est interrogé un citoyen qui a dû marcher en trottant pour accéder à la recette des impôts.  Les scènes se ressemblent dans l’ensemble des quartiers de la vieille ville d’Azazga, faisant office de chef-lieu. Les désagréments que provoquent les travaux qui n’avancent pas sont tels que les commerçants sont à la première ligne d’une éventuelle protestation pouvant surgir dans les prochains jours « si la situation ne s’améliore pas », nous confia un buraliste installé près du jardin Mohand Oulhadj, sur la vieille route de Béjaïa. Qu’ils soient commerçants ou citoyens, résidants ou de passage à Azazga, les chantiers engagés sur tous les francs de la ville pour améliorer son cachet urbain, tentent, tant bien que mal, de s’armer de plus de patience espérant que les choses vont en s’améliorant avant le mois de Ramadhan.                    

 M.A.T.

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