Déficit de 700 000 quintaux de blé

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C’est à partir de la ferme pilote Si El Hachemi, dans la daïra d’El Hachimia, au sud de Bouira, que sera donné officiellement, lundi prochain, le coup d’envoi de la campagne moisson battage.

L’année dernière, c’était la ferme pilote d’El Khabouzia qui a été choisie pour l’entame de cette opération. Si les récoltes étaient bonnes en 2012-2013, l’année agricole 2013- 2014 a failli être compromise. En effet, selon les informations recueillies auprès du premier responsable local du secteur, le stress hydrique, ayant sévi entre avril et mai, a été à l’origine d’un déficit estimé à 700 000 quintaux. La pluviométrie estimée à 394mm, répartie idéalement sur les premiers mois de l’année, a viré au cauchemar dès le début du mois d’avril, moment de la formation de l’épi, ce qui a ralenti son développement. Conséquence logique : sur les 2 200 000 quintaux attendus, on n’espère récolter que 1 552 072 quintaux avec un rendement moyen de 19,55 %. En dépit de ce manque de la pluviométrie, les récoltes sont satisfaisantes dans certains endroits. Notre interlocuteur y voit le respect rigoureux de ce qu’on appelle dans le milieu agricole l’itinéraire technique.

Qu’entend-on par là ? Ce sont les procédés aratoires mis en place pour un meilleur rendement. On désigne ainsi les labours profonds, la préparation du lit de semence, le semis en ligne, la fertilisation du sol au moyen des engrais conformément au cycle végétal, le désherbage par l’emploi systématique de produits chimiques, l’élimination des maladies cryptogamiques par des pesticides. Il s’agit, comme on le voit, pour l’agriculteur, de mettre toutes les chances de son côté pour une bonne année agricole.

Mais que s’est-il donc passé cette année, pendant ce mois de stress hydrique ? C’est le mois où le plant n’étant plus arrosé par les pluies. Son développement a été ralenti. L’épi n’est pas vide, mais le grain qu’il renferme a un poids inférieur à la normale. Nous avons pu nous rendre compte de ce phénomène lié à l’interruption du processus de développement en décortiquant un grain de blé tendre pris dans un bouquet de blé tendre posé sur le bureau du directeur. La graine a toute sa forme et tout son aspect, mais son poids a diminué de près de la moitié voire plus pour les autres graines. Cela dépend des zones où les échantillons qui ont servi à établir le rapport d’estimation des rendements céréaliers ont été prélevés. Malgré que le rendement global à l’hectare ait été affecté ce n’est pas en termes de quantité mais en termes de qualité. Cette qualité n’est cependant pas un obstacle pour les agriculteurs qui livrent leurs récoltes à la CCLS. Cette coopérative ne considère que le poids et paye le quintal au prix fixé selon le responsable du secteur. Ainsi, depuis le début de la saison, cette dernière a reçu jusqu’au mois de juin inclus 230 000 quintaux pour une superficie moissonnée, évaluée à 12 000 ha. Il est utile de préciser que la superficie totale emblavée est 71 598 ha. Les terres réservées au blé dur occupent dans cet ensemble 41 483 ha pour une production prévisionnelle de 721 050 quintaux avec un rendement de 17, 38%q/ha. L’orge occupe la deuxième place avec 23 075 ha pour une production estimée à 427 017, soit un rendement de 18, 50%. La production du blé tendre sur une superficie estimée à 23 082 ha est de 337 998 quintaux, avec un rendement de 28,9%.

Si ce n’était pas ce facteur climatique défavorable, les récoltes seraient bonnes. 

Aziz Bey

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