A peine les cendres éteintes, les oléiculteurs se demandent si des aides leur seront données en guise d’indemnisations après que leurs oliveraies eurent été décimées par les incendies de la deuxième semaine du mois de Ramadhan. D’ailleurs, ils se sont déjà donnés un rendez-vous pour entamer les procédures. « Nous commencerons par recenser tous les oléiculteurs touchés par cette catastrophe, puis nous tracerons un programme d’actions. Il faut d’abord faire des écrits à la subdivision agricole de la daïra, puis à la Direction de l’agriculture de wilaya », nous confiera l’un des initiateurs de cette organisation. Interrogé s’ils ouvraient droit à cela, il nous répondra qu’à chaque catastrophe comme celle-ci, l’Etat a pris des mesures pour soulager les personnes touchées. « Personne n’assure ses arbres. Même les palmiers dattiers. Malgré cela, l’Etat est venu au secours de ces agriculteurs », ajoutera un autre interlocuteur qui nous dira qu’il a perdu toute son oliveraie sise du côté de Badis. Plus de quatre vingt hectares ont été ravagés entre Lourika jusqu’à Badis en passant par de nombreux hameaux de la localité. Selon des informations recueillies ici et là pas moins de cinq cents oliviers ont été brûlés dans au moins six feux de forêts importants. « Ce n’est pas encore la fin de l’été. D’autres sinistres sont à craindre. La vigilance est de mise si on veut sauvegarder ce qui reste comme oliviers et autres arbres fruitiers », suggérera cet oléiculteur de Taka. Même les consommateurs d’huile d’olives commencent à craindre la hausse du prix de ce produit indispensable pour les ménages. « Ceux qui ont gardé quelques litres de la récolte précédente n’hésiteront plus à faire monter les prix. Actuellement, ce produit est à sept cents dinars le litre. Il sera revu à la hausse, car il n’y aura plus de production prochainement », estimera ce consommateur. Lorsque les oliviers étaient abîmés par la neige en 2012, les services concernés avaient mis en place un plan de nouvelles plantations de plus d’un demi million de jeunes arbustes. Les fellahs ayant perdu leurs arbres au cours de ces incendies demanderont certainement qu’une telle mesure soit prise pour régler cette situation. « Il ne suffira pas de replanter ce qui a été décimé mais que fera-t-on durant toute la période durant laquelle ils grandiront? C’est notre seule ressource », conclura un autre intervenant. A entendre les initiateurs de ce genre d’actions, ils voudraient des indemnisations financières pour combler ce manque. Mais, on croit savoir que ce ne sera pas un combat facile, car dans notre pays, la culture de l’assurance des biens contre ce genre de catastrophes n’est pas encore née. Les fellahs ont besoin de beaucoup de sensibilisations dans ce domaine. Il faut, donc, attendre pour répondre à beaucoup de questions autour de cette question.
Amar Ouramdane
