Arrivé prématurément dès la fin du mois d’Avril passé l’été 2014 restera présent dans les esprits des citoyens de la wilaya de Bouira.
Chaleur caniculaire, mois de Ramadhan, noyades, émeutes et accidents de la route, c’est du moins les principaux sociétaires de l’été à Bouira. Les Bouiris se souviendront surtout de la coupe du monde 2014, où l’équipe nationale a brillé par sa prestation. D’ailleurs et après chaque match disputé les citoyens des 45 communes que compte la wilaya, sortaient en masse dans les rues pour fêter et soutenir les fennecs, notamment durant les soirées ramadhanesque où les routes et les rues des quatre coins de la wilaya faisaient le plein de monde. Des scènes d’éclatement et de liesse générale, qui rappelaient celles d’un certain 5 juillet 1962.
96 morts sur les routes et 21 noyés
Une joie qui n’a malheureusement pas duré longtemps, parce que les Bouiris connaîtront de nombreuses autres scènes, mais de deuil cette fois-ci. En effet, la wilaya de Bouira a enregistré durant les trois mois derniers, près de 190 accidents de la circulation qui ont fait pas moins de 96 morts et une centaine de blessés. Avec une moyenne de deux accidents par jours, l’on pourra dire que Bouira a connu un été sanglant sur ses routes. D’après les bilans des services de sécurité l’excès de vitesse ainsi que le non-respect du code de la route sont derrière la multiplication du nombre des accidents. Les routes nationales 18, 08 et 05 ainsi que le tronçon de l’autoroute Est-Ouest sont, en effet, le théâtre quotidien de ces accidents. Hier, encore, un terrible accident est survenu sur l’autoroute Est-Ouest, près de la commune de Lakhdaria, faisant un mort et deux blessés. Parmi les drames qui ont marqué les esprits cette année, l’on pourra parler aussi des noyades dans les barrages et les retenues agricoles à Bouira. Un fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment au niveau des régions à vocation agricole ou agropastorale de la wilaya. Preuve à l’appui, pas moins de 21 cas de mort par noyade ont été signalés depuis le mois de juin dernier. Les victimes, des jeunes ou des adolescents pour la plupart, qui, faute de moyens, préfèrent « se sacrifier » aux barrages et aux retenues collinaires. Rien que la semaine dernière, l’on signale quatre nouveaux cas de noyade à Lakhdaria et à Aïn Bessem.
Fièvre aphteuse, l’invité surprise !
La maladie de la fièvre aphteuse a également fait des siennes durant cet été. Bouira, qui été considérée comme un véritable bassin laitier, avec notamment un important patrimoine de bovin, a connu une propagation alarmante de ce virus au début du moins en cours. D’après les statistiques de la Direction de l’action sociale, près de 465 vaches ont été atteintes de ce virus et égorgées par la suite. Mais malgré le lancement du processus de dédommagement par les assurances, les pertes enregistrées sont toujours remarquables. Pire encore, le dispositif d’action installé par les services de la DSA de la wilaya de Bouira s’avère impuissant face à l’avancée de ce virus meurtrier. Jeudi dernier, 05 nouveaux cas ont été signalés par les services agricoles de la commune de Raffour à l’extrême Est de la wilaya. Pour leur part, les éleveurs de la wilaya dénoncent « une défaillance totale des services de la DSA, notamment en ce qui concerne les opérations de vaccination et de désinfection ». Les élevures ne sont pas les seuls touchés par cette maladie, puisque même la consommation des viandes a sensiblement diminué ces dernier mois, au niveau de la wilaya de Bouira, malgré les assurances des autorités concernées. « Les gens n’achètent plus de la viande fraîche par peur de la fièvre aphteuse. Ils préfèrent consommer de la viande congelée afin d’éviter tout risque », nous dira un boucher de la région d’Ath Leqsar, à l’Est de la wilaya.
Émeutes du logement
Bouira a également vécu d’autres incidents durant ce mois d’août. Des évènements qui ont secoué cette fois, le chef-lieu de la wilaya, juste après l’affichage de la liste de bénéficiaires des 450 logements sociaux. Une liste contestée et qui a suscité le « soulèvement » des citoyens de plusieurs quartiers et villages de la commune de Bouira. Ainsi et durant toute la semaine qui a suivi l’affichage de cette liste, plusieurs foyers d’émeutes et de contestation ont été enregistrés, notamment aux villages Saïd Abid et Thameur, où les villageois ont barricadé durant plusieurs jours, les deux routes nationales 05 et 18 pour réclamer l’annulation pure et simple de ladite liste. L’intervention du wali de Bouira a permis de calmer les esprits des demandeurs de logements. Il a, en effet, ordonné le gel provisoire de ladite liste ainsi que la mise en place d’une commission d’enquête de la wilaya de Bouira.
Oussama K.