«C’est un devoir humanitaire». Une expression revenue souvent dans les réponses de Saida Benhabiles aux nombreuses questions des journalistes à propos du flux des migrants syriens et sub-sahariens que l’Algérie accueille sur son sol, parce que la guerre dans leurs pays en a décidé ainsi. Pour celle qui préside l’auguste institution, l’Algérie a toujours ouvert ses bras aux réfugiés chassés par les conditions difficiles de leurs pays. Par nécessité humanitaire, par engagement politique ou par tradition, l’Algérie est un pays qui ne ferme jamais ses portes aux réfugiés. Mieux encore, concernant les migrants qui arrivent sur le sol algérien, Saida Benhabiles a fait savoir que ces derniers ne sont pas entassés dans des centres de transit comme cela est d’usage sous d’autres cieux, mais qu’au contraire, ils sont libres de leurs mouvements. D’ailleurs, à cet effet, elle a fait savoir que les réfugiés vivant en Algérie, notamment les Maliens et les Syriens, sont autorisés à travailler dans les chantiers. Et pour cela, des instructions ont été données aux directions du travail au niveau des wilayas pour leur délivrer des permis de travail d’une validité d’une année. Une manière pour ces derniers de retrouver leur dignité et subvenir aux besoins de leurs familles. Quoique, selon Saida Benhabiles, ces réfugiés n’avaient pas besoin de travailler pour subvenir à leurs besoins en attendant leur rapatriement.
«Appelons-les « déplacés », au lieu de réfugiés»
Pour tout résumer, la présidente du CRA a indiqué que l’Algérie a accueilli, pour des raisons humanitaires, des milliers de réfugiés, chassés par l’instabilité politique et les guerres dans leurs pays d’origine. Il s’agit notamment de la Syrie, la Libye, le Niger et le Mali. Ces ressortissants étrangers, sans statut de réfugiés pour la plupart, ne rencontrent pas de difficultés majeures durant leurs séjours. Même concernant l’appellation, la conférencière s’est dite plutôt favorable à les considérer comme des «déplacés». «Ce sont des déplacés et non pas des réfugiés», a-t-elle affirmé en soulignant que ces derniers «ont fui la guerre et la famine». Pour ce qui est de la prise en charge et l’assistance offerte par le CRA, l’oratrice a fait savoir que «le CRA œuvre dans un cadre purement humanitaire». Elle ajoutera : «le CRA prend en charge tout ce qui est relatif à la préservation de la dignité humaine». Dans ce sens, la présidente du CRA a souligné que son organisme « assure les soins médicaux, la sécurité alimentaire, ainsi que la protection à ces déplacés vulnérables». Concernant le manque des lieux d’hébergement, Mme Benhabilès évoquera néanmoins les deux centres d’accueil dans le Sud algérien, à savoir ceux de Ouargla et d’Adrar, ainsi que celui de Sidi Fredj aménagé pour accueillir les réfugiés syriens.
«Le couffin du Ramadhan est une atteinte à la dignité humaine»
Sur un autre registre, celui notamment des aides spécifiques au mois de Ramadhan, Mme Benhabilès a tenu à faire savoir, à propos du cliché de la solidarité manifestée uniquement pendant le mois sacré qu’elle était «contre la solidarité conjoncturelle», car dira-t-elle, «la solidarité doit être continuellement manifestée». Elle ajoutera : «Il y a des nécessiteux à longueur d’année». Pour ce qui est des couffins du Ramadhan, remis à la veille de chaque mois de carême aux nécessiteux, la présidente du CRA a indiqué que dès son installation à la tête de cette auguste institution, elle a décidé de le supprimer et de le remplacer par un chèque de pas moins de 10 000 dinars. Chose qui sera appliquée dès le mois de Ramadhan prochain. Comme argumentaire, la conférencière a soutenu que cette mesure visait à préserver la dignité des personnes nécessiteuses, tout en précisant que la liste des bénéficiaires de ces aides financières seront arrêtées en concertation avec les responsables des collectivités locales.
Ferhat Zafane