Lakhdar Brahimi et Ramtane Lamamra : deux styles pour un même idéal

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La célébration, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères, de la Journée de la diplomatie algérienne, date qui a vu, pour rappel, l’Algérie devenir, au lendemain de son indépendance, membre à part entière de l’instance onusienne, le 8 octobre 1962, a été l’occasion idoine pour faire un état comparatif de la diplomatie algérienne post indépendance, du temps où les mouvements de libération étaient alors légion et Alger était leur Mecque, et celle d’aujourd’hui où les conflits internationaux font craindre le pire. Pour parler de cette période d’or de la diplomatie algérienne, menée magistralement par l’actuel président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l’homme qui a eu l’audace d’exclure des travées de l’ONU la délégation sud-africaine affiliée à l’Apartheid et appelé quelques années plus tard, Yasser Arafat, le leader palestinien, à prononcer un discours historique, les organisateurs ont invité Lakhdar Brahimi, le diplomate chevronné dont la dernière mission était d’amener le pouvoir syrien à s’assoir à la table des négociations avec les insurgés. Et le vieux diplomate était à l’aise en passant allègrement des prémices de la diplomatie algérienne durant la guerre de libération nationale à celle d’aujourd’hui qui commence à reprendre du poil de la bête après une période d’accalmie. L’occasion fut également saisie pour la remise de distinctions  aux familles des fonctionnaires et responsables de la diplomatie algérienne décédés lors de l’accomplissement de leurs missions, notamment aux deux diplomates Mourad Guessas et Kaddour Miloudi qui ont été retenus au nord du Mali puis libérés, deux années plus tard, par le Mujao, un groupe terroriste malien. De son côté Ramtane Lamamra, actuel ministre des Affaires étrangères, a prononcé une brève allocution sous forme d’exposé qui a eu le mérite de replonger sur la teneur et la portée du rôle joué par la diplomatie algérienne à divers niveaux, qu’il s’agisse de questions d’ordre économique, politique, sécuritaire et voire même d’ordre stratégique. Les rappels et les souvenirs évoqués par Lamamra, sur le rôle de la diplomatie, étaient pour illustrer la pertinence du rôle exercé par la diplomatie algérienne sur les plans, régional, continental et international. Qu’il s’agisse du rôle diplomatique de soutien aux luttes des peuples pour la liberté et l’indépendance et pour l’équité et l’égalité dans les rapports internationaux. Le mouvement des pays non-alignés a été l’un des espaces où la diplomatie algérienne s’est illustrée amplement par son rôle joué pour peser sur le cours que devait emprunter les questions posées en ces temps. Il est à rappeler que le sommet d’Alger des pays non-alignés en 1973 a été d’une grande résonnance, un rendez-vous qui a vu  l’ONU  solliciter par Alger pour tenir une session spéciale aux questions économiques, période où le prix du pétrole était en dessous des prix des autres matières premières. Ainsi, le ministre des AE dira : « La célébration de la Journée nationale de la diplomatie algérienne est un moment fort de notre histoire pour partager ensemble, anciens et plus jeunes, les grandes étapes de la diplomatie algérienne».

Ferhat Zafane

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