Après la grasse matinée, la routine

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Tizi Ouzou, hier matin, vers 10 heures, sous une fine pluie, la cité avait l’air de prolonger “sa grasse matinée”. Tizi dormait encore. Il était dit que le réveil allait se faire lentement. C’est presque comme ça à chaque journée sans travail, de fête, ou encore le vendredi. Tizi Ouzou sans ses montagnards parait orpheline. Les magasins en majorité n’ont pas levé le rideau. Dans la rue, la circulation est très fluide. Sur les trottoirs, on est loin des bousculades de la semaine. Seuls quelques cafés ont ouvert leurs portes. Mais on n’enregistre pas une grande affluence. On dirait que la ville a été désertée par ses occupants. C’est un peu le cas.Au niveau des arrêts de fourgons desservant la Kabylie profonde, les taxis sont rares, mais il y en a quand même quelques uns. “C’est férié, c’est sûr que ce n’est pas la meilleure journée pour le travail, mais on n’a rien à faire alors autant être là, on ne sait jamais. A la maison lorsque je m’attarde, il y a toujours quelque chose pour m’énerver. Si ce n’est pas les enfants, c’est leur maman…”Ce sont là les propos de Da Amar, un chauffeur de taxi qu’on a rencontré hier à la station du stade du 1er-Novembre. Un peu en retrait, des clandestins se sont également garés.“Les vendredis et les jours fériés, les taxis étant moins disponibles, il profitent de ces journées pour se reposer, et nous pour voler quelques courses surtout que même la police est moins présente”, dira ce jeune au volant d’une Megane. Un peu plus haut, au centre-ville, l’animation et toujours timide, même si une certaine ambiance commence à prendre place. A midi, quelques boutiques ouvrent leurs portes. Mais on sent que c’est juste pour la forme, ce n’est pas un jour de marché.Certains en profitent pour faire la grande toilette, le nettoyage quoi ! Le réveillon, on n’en parle pas trop, c’est déjà du passé. Où peut-être que ceux qui auraient pu en parler sont toujours au lit. Du côté du jardin jouxtant l’ex-monoprix, la place est l’unique espace à reprendre avec le quotidien habituel, la routine. Ici, le marché du portable n’a jamais failli. Toujours au rendez-vous. Hier encore, comme d’ailleurs chaque vendredi ou autres journées chômées et payées, le “square” était quasiment la seule place animée de Tizi Ouzou les les commentaires vont bon train sur la fluidité des réseaux la veille. Tout le monde se plaignait des difficultés de passer une communication ou encore juste un texto. C’est clair, tout le monde voulait le faire en même temps. Forcément ça a “bugger”. Et Tizi Ouzou, n’en est visiblement pas encore sortie, hier matin. Une chose est sûre, la ville a bien profité de sa journée de repos pour la “bonne année” et le reste, il faudra sans doute de la patience pour être fixé. Dans l’après-midi, la pluie avait gagné en intensité. Ça a rajouté du contraste à la ville et ça remettait déjà la routine en place.

Amel C.

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