Aïn Graouache dans la tourmente

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En dépit d’une enveloppe financière conséquente, estimée à plus de 140 millions de dinars, l’aménagement du quartier populaire de Aïn Graouache, situé à la sortie Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, tarde à venir.

Cette cité s’enfonce de plus en plus dans la spirale infernale de l’insalubrité et de l’insécurité et ce, dans l’indifférence la plus totale des autorités communales. En effet, ce quartier semble être délaissé et abandonné par les pouvoirs publics. Il se dégrade de jour en jour et semble être voué à une léthargie chronique. A la moindre ondée, il se transforme en une vaste marre, où les détritus en tous genres s’entassent allégrement. Les citoyens de ce quartier ne savent plus à quel saint se vouer et ils se sentent désabusés et marginalisés, comme en témoignera un résident outré : «C’est une honte ! Ce quartier, est la risée de la ville de Bouira. Je vous défie de trouver un quartier aussi sale et délabré que le nôtre». Effectivement, de bout en bout de ce quartier, les immondices jonchent le sol. La chaussée détériorée et la route cabossée font partie du paysage… Et le pire dans ce tableau peu reluisant, c’est qu’à proximité de ce quartier, il y a une polyclinique. Ainsi, les malades qui affluent des quatre coins de la wilaya, sont obligés d’inhaler les odeurs nauséabondes qui se dégagent des canalisations d’eau usées, qui sont obstruées à longueur d’année. Pis encore, ils n’ont d’autre choix que de se faire soigner à côté d’une décharge publique où le ramassage d’ordures ne s’effectue que rarement. Ali, un des habitants de la cité des 32 logements implantée dans ce quartier, dira : «Nous avons, à maintes reprises, interpellé les services de la municipalité afin d’entamer les travaux d’aménagement de ce quartier, mais en vain. A croire qu’ils vont nous faire une fleur ou dépenser de leurs poches !», s’exclamera-t-il, avant d’ajouter «Cela y va de l’image de la ville. Et si cette dernière est ternie, celle des responsables municipaux l’est aussi. De plus, j’ai lu dans la presse que notre quartier a bénéficié d’une dotation financière. Où est-elle passée ? L’aménagement de notre quartier passe, en premier lieu, par une réelle volonté de changement de la part de l’équipe municipale». Autre point noir de ce quartier, l’insécurité qui y règne. Il ne se passe pas un jour sans qu’une agression ne soit signalée. Les services de sécurité sont présents en masse aux abords de ce quartier, mais les agressions continuent d’être monnaie courante. Un commerçant du coin, expliquera à ce sujet : «Ce quartier, est le refuge idéal pour tous les petits malfrats des quartiers alentours. Ils sont partout. Ils guettent les moindres faits et gestes des passants et attendent le moment propice pour commettre leurs forfaits». D’ailleurs, à proximité du stade communal de Bouira, situé à un jet de pierre d’Aïn Graouche, il ne se passe une journée sans qu’une agression ne se produise.

Ramdane.B

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