S’il y a à peine quinze jours, le prix du poulet vivant variait entre 160 dinars et 200 dinars, ce n’est plus le cas ces derniers jours. En l’espace d’une semaine, il est passé entre 330 dinars et 350 dinars. Autant dire qu’il a doublé. Tout le monde ne comprend plus cette hausse vertigineuse à telle enseigne que jeudi dernier, jour de marché hebdomadaire, les consommateurs ont fui les points de vente de ces volatiles. » Personne ne peut vous donner exactement les raisons de cette flambée subite. Certains jettent la balle dans le camp des éleveurs. Ces derniers parlent de la cherté aussi bien des poussins destinés à l’élevage que des aliments nécessaires pour les nourrir et même de la période hivernale difficile pour cette filière « , nous répondra un client. Et un revendeur d’intervenir: » Sur place, on les paie à trois cents dinars et puis il ne faut pas oublier que souvent nous perdons quelques uns soit ils sont malades soit ils meurent avant d’arriver au marché ». Concernant le poulet vidé il a atteint 420 dinars le kilo chez les bouchers. » On ne peut plus consommer ni les viandes blanches ni les viandes rouges. Elles sont toutes inabordables », estimera un consommateur. Même au niveau des restaurants, l’augmentation est sensible. Un poulet rôti d’environ mille cinq cents grammes est affiché à 750 dinars. » Quand son prix était normal, on le vendait à six cents dinars. C’est la loi du marché qui nous impose les prix », nous confiera un restaurateur. Profitant de cette virée au marché nous avons relevé même les prix des fruits et légumes. La pomme de terre ne baisse pas. Elle est affichée à 70 da. L’oignon à 70 da, la tomate entre 80 da et 100 da, la salade entre 70 da et 100 da, la courgette à 150 da, le poivron à 150 da et la liste est longue. Quant aux fruits, ils sont inabordables: la poire entre 140 da et 200 da, la pomme entre 170 da et 220 da… En définitive, le consommateur, qui ne sait plus à quel saint se vouer d’autant plus que même les légumes secs, généralement appelés les produits de base des pauvres, ne sont plus à sa portée, est laminé par l’érosion du pouvoir d’achat.
Amar Ouramdane
