Les habitants de la commune de Kendira ont renoué lundi dernier, avec le sempiternel problème de la pénurie des bonbonnes de gaz alors que la neige a été au rendez-vous dans cette localité montagneuse de haute altitude. C’est ainsi qu’hier et avant-hier, alors que les flocons n’ont constitué qu’un manteau de 4 cm vers 11 heures du matin, une chaîne interminable s’est constituée au niveau de l’unique station Naftal appartenant à un privé où l’on a constaté l’arrivée d’un camion d’approvisionnement en bouteilles de gaz butane. « À chaque tempête de neige que Dieu fait, nous vivons ce même scénario à la recherche d’une bouteille de gaz et autres denrée alimentaires ; cela est devenu monnaie courante pour nous, les montagnards de cette région », dira un citoyen qui trouve que les responsables de sa commune ne prennent pas des mesures nécessaires pour éviter tout manque, du fait que la tempête était prévisible. Cependant, si au moment où nous mettons sous presse, soit hier matin, aucune route menant aux différents villages de la commune n’est encore fermée par la neige qui continue à tomber, la RN 75 par contre est quasiment bloquée entre Kendira et Bouandas, où la tempête de neige est plus sévère. Pour cela, les services de la commune sus-nommée ont mobilisé 3 engins, 2 chasse-neige et un engin de la DTP pour déneiger les chemins communaux et assurer donc la circulation sur les différentes voies routières avant que les flocons prennent de l’épaisseur. « Nous avons mobilisé tous nos moyens pour éviter tout isolement de nos villages ; quant au problème du manque de bonbonnes de gaz, il est vrai que cela a été ressenti dès ce premier jour de tempête, et je tiens à rassurer mes citoyens que nous venons de donner l’alerte aux responsables concernés pour assurer l’acheminement des bouteilles de gaz vers notre commune dans les plus brefs délais et en quantité suffisante », indiquera Guenana Hanadi, P/APC de Kendira. Cela n’est pas sans créer un sentiment de crainte chez ces villageois qui craignent d’ores et déjà de revivre le scénario de 2011, durant lequel la quasi-totalité des villages a été complètement isolée du monde pendant plusieurs jours, à l’image de Ihbachen. À cet effet, l’on a constaté une forte spéculation sur des denrées alimentaires, notamment la semoule, les pâtes, les légumes secs et même les fruits et légumes. Quelques magasins d’alimentation générale surtout au niveau du centre urbain de Barbacha ont vu leurs étalages se vider en l’espace de quelques heures, suite à l’afflux sans précédent des villageois des deux communes. Cet état de fait a été encouragé par les prévisions météorologiques qui annoncent un autre épisode neigeux, mêmes dans des villages à moyenne et basse altitude et une baisse sensible des températures.
Nadir Touati