Avant-hier matin, peu avant huit heures, plus de vingt jeunes des deux sexes ont fermé la mairie de Frikat dans la daïra de Draâ El-Mizan (42 kilomètres au sud de Tizi-Ouzou). Ils sont venus exprimer leur mécontentement suite aux résultats des concours de recrutement organisés par l’APC au mois d’octobre dernier. Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Rends-moi mon droit volé ! On veut la justice, Non à l’injustice ! On demande la transparence ! Nous voulons le changement», les contestataires ont carrément demandé aux fonctionnaires de quitter les lieux. «J’ai eu mon diplôme en 2000. J’ai occupé divers emplois dans le cadre du filet social et des contrats de DAIS depuis 2002 à ce jour. Et au bout du compte, le poste est donné à une candidate qui n’a eu son diplôme qu’en 2009. Où est la transparence dans ce cas ?», ne cessait de fulminer l’une des contestataires ayant participé au concours d’attaché d’administration. Et de nous dire : «et on m’a classée troisième sur la liste d’attente, c’est pour dire que les dossiers ont été bien traités». Pour une deuxième intervenante, c’est une mascarade et la falsification des dossiers saute aux yeux. «J’ai occupé le poste de secrétaire en informatique depuis quatre ans dans le cadre du pré emploi. J’étais donc la seule sur le poste. Malheureusement, à l’affichage des résultats, mon nom ne figurait pas sur la liste. C’est une autre qu’ils ont pris à ma place», nous disait notre deuxième interlocutrice, visiblement excédée. L’autre exemple le plus frappant est celui de cet homme déclaré selon lui, comme étant admis pour être recruté comme chauffeur. «J’étais déclaré admis. J’ai même signé un PV d’installation. Finalement, quelques jours après, on m’a annoncé que j’étais écarté de ce poste», nous précisait la personne concernée répondant au nom de Sbargoud Amar. A l’unanimité les protestataires ont insisté surtout sur la transparence dans l’organisation de ces concours. Certains sont allés jusqu’à même dire que des pièces justifiant par exemple leur expérience auraient été retirées de leurs dossiers «Trois critères, à savoir l’ancienneté du diplôme, l’expérience dans le poste et les compétences devront être pris en compte parce que nous savons que les épaulés égrènent des points par ci par là», a conclu une autre intervenante, diplômée en sciences économiques qui jouit d’une expérience de cinq ans. Précisons que ces concours sont externes et par ricochet ils sont ouverts à tous ceux qui venant de toute la wilaya et qui répondent aux conditions. Durant toute la matinée, ces protestataires étaient plantés devant la mairie. Dans l’après-midi, une délégation a été reçue par le maire, ses adjoints, le chef de service du personnel et le secrétaire général de la daïra de Draâ El-Mizan. Après près de deux heures où ont été débattus tous les cas, les autorités locales leur ont promis que dans une semaine tous les éclaircissements demandés leur seront transmis dans une autre rencontre. «Nous n’avons appliqué que les textes qui régissent ce genre de recrutements, à savoir le décret exécutif N°194 et la circulaire N° 7 d’août 2011. Les modalités de notation sont bien claires. Et puis, il y a aussi les prérogatives du contrôleur financier et de la fonction publique», nous a confié un membre de la commission. «Pour deux postes, un attaché d’administration et un administrateur, nous avons eu trente deux candidats. C’est normal qu’il y ait ceux qui diront qu’ils ont été lésés. S’agissant par exemple de note donnée par le jury, nous n’avons rien à dire. Quant au problème du chauffeur, c’est la direction du transport qui a décidé de faire une seule liste et c’est pourquoi le contestataire a été décalé à la 2°place. Il y a quand même les catégories D et C qui ont été prises en compte», nous a ajouté la même personne. Dans l’après-midi, la mairie a ouvert ses portes.
Amar Ouramdane