Des centaines d’étudiants de la faculté des sciences juridiques et administratives de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou sont descendus, hier, dans la rue, pour crier haut et fort leur ras-le-bol quant à la situation qui prévaut au sein de leur faculté. Les protestataires demandent la réouverture immédiate du restaurant du campus universitaire Hamlat, le retour du CAPA gelé le Master pour tous, ainsi que le renforcement de la flotte du transport et le nombre d’agents de sécurité. Acheminés, dans la matinée, du campus de Boukhalfa sis à 3km au nord de la ville de Tizi-Ouzou par une dizaine de bus vers le campus universitaire Hamlat, les étudiants entameront leur procession après qu’ils se sont organisés en carrés. La marche s’ébranlera vers 10H00 et tout le long de la marche qui les a conduits au siège de la wilaya, les protestataires scandaient : « Assa Azeka l’CAPA Yela Yela » et « Master pour tous ! »…etc. L’un des étudiants nous apprendra que c’est la décision de fermeture du restaurant de Hamlat pour cette année par une décision notifiée par le directeur des œuvres universitaires du centre (DOUC) qui a fait déborder le vase, d’où la décision de descendre dans la rue. « Vous imaginez, en ces temps de grand froid, des étudiants qui viennent de différentes régions du pays restent sans manger toute la journée ! », nous dira-t-il. « Je n’ai pas honte de le dire devant mes camarades, je n’ai pas de quoi me payer un sandwich chaque jour et il y a des jours où je reste sans rien manger de la journée. Et avec ce froid, je ne peux même plus me concentrer sur les cours… », nous déclarera un autre. Un protestataire en fin de cycle nous fera part de ses inquiétudes quant à sont avenir professionnel incertain : « Le CAPA doit impérativement être rouvert, c’est notre droit le plus absolu. Si j’ai choisi le droit c’est pour devenir avocat pas pour travailler dans l’administration ! ». A l’issue de la marche, les étudiants ont observé un rassemblement devant le portail de la cité administrative de la wilaya, une délégation a été reçue par le chef de cabinet par intérim à qui ils ont fait part de leurs revendications. Une fois leurs représentants revenus de l’entrevue, les étudiants se sont dispersés dans le calme sans qu’aucun incident ne soit enregistré.
Karima Talis