Benghebrit s’explique

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La ministre de l’Éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, était avant-hier à Bouira, afin d’inspecter les projets relevant de son secteur.

Lors de cette tournée, qui l’a conduite dans les communes de Lakhdaria, Aïn Bessam, Oued El Bardi et M’Chedallah, où elle a pu s’enquérir de l’état d’avancement de certains projets de construction de lycées, collèges et autres groupes scolaires, Mme la ministre a estimé que les chantiers au niveau de la wilaya « avancent bien», tout en insistant sur le fait que cette cadence «devait aller crescendo, afin d’offrir aux élèves les meilleurs conditions d’études possibles». Au terme de sa visite, l’hôte de Bouira et lors d’un point de presse, est revenue sur certains points et autres préoccupations soulevées par les enseignants, les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes. Concernant la réforme pédagogique, laquelle a été entreprise sous l’ère de l’ancien ministre de l’Education, M. Boubker Benbouzid, Mme Benghebrit a estimé que «nous sommes actuellement en train d’évaluer ce qui a été déjà entrepris depuis 2003. L’année dernière, nous avons procédé à l’évaluation des cycles primaires et moyens. Cette année, nous allons procéder à l’évaluation du cycle secondaire», dira-t-elle, avant d’ajouter «la mise en place de la réforme par une entrée des programmes. Cependant, nous avons constaté que les enseignants et les inspecteurs ne sont pas formés à ces nouveaux programmes. De ce fait, un vaste programme de formation des enseignants et des inspecteurs, va être lancé incessamment», a-t-elle déclaré. Dans la même veine, la ministre annoncera que les manuels scolaires, notamment ceux en Arabe vont être actualisés. «Un immense chantier nous attend pour revoir les manuels scolaires et surtout pour intégrer les auteurs algériens, car nous avons remarqué que les algériens étaient absents et marginalisés des manuels scolaires et c’est une chose aberrante !». S’agissant des structures de formation, Mme Benghebrit dira que «l’Etat a un ambitieux programme dans ce sens et le nombre de ces structures va augmenter». Pour ce qui est des équipements scientifiques au niveau des divers établissements, lesquelles se font rares, notamment à Bouira, Mme la ministre annoncera que «les contrats d’équipements ont été signés avec les fournisseurs et d’ici la fin de cette année, la plupart des établissements auront leurs équipements». À propos de l’épineuse question des œuvres sociales, l’intervenante fera savoir que «leur mandat prendra fin en mai prochain. Nous avons rencontré les divers syndicats et nous avons entrepris avec eux un dialogue franc et sincère. Ils (syndicats, ndlr) nous ont demandé une nouvelle consultation sur le mode de gestion des ces œuvres et nous avons répondu que nous n’avions aucune objection à cela». Avant de poursuivre «Si consultation il devait y avoir, nous sommes disposés à les aider et nous n’avons aucun préjugé à ce sujet. Les pouvoirs publics sont prêts à les accompagner dans leurs démarches». Pour ce qui est des logements de fonction, Mme Benghebrit notera que des décisions ont été prises afin que «les enseignants n’ayant aucune ressource puissent obtenir un logement, et ce, avec la collaboration des directeurs d’établissements et des walis. Le dossier est pris en charge et je peux vous dire que beaucoup d’affaires sont en justice à cause de l’occupation de ces logements de fonction». Par la suite, la ministre évoquera la question des cours de soutien, lesquelles sont critiqués par certains. «Ecoutez, les choses sont simples : D’un côté il y a une forte demande qui émane des parents et des élèves. De l’autre, une offre est faite par certains enseignants. C’est un marché et ces cours sont une logique de marché». Cela étant et interrogée à propos du contrôle qui doit se faire auprès de ces cours, la ministre expliquera «Il y a des commissions d’enquêtes qui ont été mises en branle pour mettre fin aux cours qui se déroulent dans des garages et autres endroits vétustes. Pour ce qui est des cours qui se déroulent au niveau des domiciles privés, les choses sont plus compliquées à contrôler», a-t-elle estimé. Dans le même sillage, Mme Benghebrit regrettera «l’absence d’éthique et de valeurs » chez certains enseignants. S’agissant de la réforme du baccalauréat, annoncée en début d’année, la ministre indiquera qu’une proposition a été faite allant dans le sens de valoriser les efforts des élèves tout au long de l’année par des points en plus, chose qui va leur permettre de grappiller quelques points précieux au bac. «Mais qui n’a absolument rien à voir avec la question du rachat», précisera l’oratrice. Toutefois, Mme Benghebrit préviendra «Si nous voyons que cette proposition, ne va pas dans le sens que nous voulons, à stress et inquiétude chez les élèves, nous n’hésitons pas à le différer». Toujours à propos de la réforme du bac, Mme Nouria Benghebrit dira que cette réforme « nécessite un large débat et des concertations que nous allons entamer à partir de juillet prochain». Enfin et interrogée à propos de la question de Tamazight, la ministre lancera un appel aux directeurs des établissements, afin qu’ils «sensibilisent les élèves, comme leur parents sur la nécessité de l’enseignent de cette langue. Pour objectif d’étendre l’enseignent de Tamazight à toutes les wilayas et cela ne pourra se faire qu’avec à une certaine dynamique». Et d’ajouter que le secteur de l’éducation a mis en œuvre «un socle commun de compétences, afin d’étendre la généralisation des programmes d’enseignement».

Ramdane B.

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