La présidente de l’ONG «Elan du cœur» a réitéré sa volonté de récupérer ce qui peut l’être du matériel paramédical, source de conflit avec le président de l’association des personnes handicapés moteurs «Espoir» de Mekla.
Mme Josée Bouquin a réaffirmé hier, laisser le soin à la justice de trancher dans cette affaire de gestion jugée «mauvaise». Lors d’une conférence de presse organisée, hier au siège de l’association culturelle «Amusnaw» de Tizi-Ouzou, la présidente de l’ONG «Elan du cœur», Mme Josée Bouquin, a tenu à réaffirmé sa détermination «à aller au bout de cette affaire». Ceci, dira-t-elle, dans le but de «récupérer le matériel paramédical, don de l’ONG, et le faire parvenir à leurs destinataires initiaux», souhaitant dans le même ordre «la plus grande transparence». La présidente de l’association a profité de la conférence de presse en présence de nombre d’associations de la wilaya pour relater les faits de cette affaire de gestion de dons. Une mauvaise gestion dont est accusé Gana Hocine, le président de l’association des personnes handicapés moteurs «Espoir» de la daïra de Mekla. L’affaire a éclaté au grand jour après la décision de la présidente de l’association française de saisir la justice algérienne. Il y est question de quatre conteneurs remplis de matériel paramédical, envoyés entre 2008 et 2012. Ils contenaient, entre autres, des lits anti-escarres, des lits pour handicapés, des poussettes pour bébés nés avec une incapacité motrice, des fauteuils roulants électriques pour personnes à mobilité réduite, des prothèses et des béquilles, d’une valeur totale estimée à quelques 108 000,00 euro. Un matériel, dont une partie a été récupérée et stockée à Mekla «dans un piteux état», souligne Mme Bouquin qui affirme par ailleurs que «ledit matériel, récupéré dans des établissements hospitaliers français et auprès des donateurs, était en très bon état à son envoi». Elle ajoutera : «On ignore ce qu’il est advenu de la partie la plus importante». Elle confiera avoir été très étonnée d’apprendre par la presse que «du matériel a été distribué à Biskra, alors qu’il était destiné à être distribué aux personnes handicapées de Mekla». La présidente de l’ONG ajoutera que de nombreux intervenants, ayant contribué de près ou de loin à l’opération d’acheminement des dons, ont été invités à s’exprimer sur la question. M. et Mme Ferhaoui, présents lors de la conférence, ont expliqué comment ils avaient contribué à cette opération d’acheminement des conteneurs, s’étant acquittés personnellement d’une grande partie des frais d’acheminement. Un mérite jamais admis par Gana Hocine, résume M. Ferhaoui lors de son intervention. Ce dernier explique par ailleurs comment sa femme et lui, qui étaient initialement le trait d’union entre l’association locale et «Elan du cœur» ont été écartés par le président de l’association de Mekla. Le couple accuse aussi le premier représentant de l’association de Mekla d’avoir accaparé une autre initiative. Celle de la réalisation du centre de rééducation fonctionnelle pour les handicapés au niveau de la polyclinique de Djemaâ Saharidj et de laquelle Hocine Gana est directeur. Ceci, en plus, comme ils l’expliquaient hier, d’un centre avec bassin obtenu par le couple suite à leurs démarches auprès du directeur de la santé en compagnie de l’ex-présidente de la commission sociale à l’assemblée populaire de wilaya, Mme Moula. Un centre, dira Ali Ioutichene, président d’une autre association, lors de son intervention, «que Hocine Gana a transformé en centre de kinésithérapie pour tout le monde. D’ailleurs, on y trouve plus de personnes valides que de personnes handicapées». Il s’interrogera, lui aussi, «sur le motif qui a poussé le président de l’association de Mekla à stocker autant de matériel pendant plusieurs années, alors que des personnes invalides en avaient besoins». C’est d’ailleurs ce qu’a découvert le collectif composé de la présidente de l’ONG, de M. Iatouchen, de M et Mme Ferhaoui et de l’élue à l’APW, Mme Moula, lors d’une visite au domicile d’une personne handicapée de la localité ayant sollicité l’aide de Gana. C’est ce que confirme l’ex-présidente de la commission sociale à l’APW, Mme Moula, appelée elle aussi à apporter son témoignage. Elle soulignera que «le centre de rééducation fonctionnelle, ainsi que le bassin, sont ouverts à la population locale qui paie entre 150 et 400 DA l’heure».
T. Ch.
